Patrimoine Culturel

Le monument aux morts

Situé sur la place de l’église il est en marbre de carrare et a comme particularité le soldat gisant.

Suivant extrait des archives de la commune, voici le discours du maire monsieur NICOLAÏ pour l’inauguration du monument aux morts.

« Le deux août mille neuf cent quatorze je devais à mes fonctions de maire l’insigne honneur de présider à la mobilisation générale pour la plus grande des guerres que l’humanité ait connue. Le 29 août 1925 je dois à ces mêmes fonctions l’honneur plus grand encore d’inaugurer ce modeste monument qui perpétue le souvenir des enfants de Pietra morts au champ d’honneur.

En prenant au nom de la commune possession de ce marbre qu’une pieuse pensée a dressé sur cette place, je dois avant tout adresser mes remerciements au comité organisateur et spécialement à son dévoué Président le lieutenant RENUCCI un glorieux mutilé de la Grande Epopée dont vous tous apprécié le zèle infatigable.

Je les dois également à tous les généreux donateurs et je les dois enfin au génial artiste qui a conçu et exécuté ce monument digne de ceux dont nous commémorons le sacrifice.

Mesdames et Messieurs vous avez tous présents à la mémoire les instants pleins d’angoisse que nous vécûmes dans cette dans cette mémorable journée du 2 août 1914 et vous vous souvenez avec quel héroïque courage s’en allait vers la gloire, vers la mort le plus clair de notre jeunesse un couplet de la Marseillaise aux lèvres.

Et vous vous souvenez aussi de cette noble résignation qu’on lisait dans le regard angoissé des mères qui semblaient dire : – Vas et ne reviens qu’avec la victoire -.

La victoire est venue, mais hélas tous ceux qui en furent les artisans, eux, ne sont pas revenus. Trente de nos enfants dorment le grand sommeil dans les champs qui virent leurs exploits.

Des plaines de Steestraete aux sapinières des Vosges, sur la crête des Eparges, dans la boue de Champagne, dans le charnier de Verdun, partout où la mort passait les enfants de Pietra ont passé et jalonné le front de leur corps sanglants fauchés par la mitraille.

La chapelle St PANCRAZIU

Sur la chapelle Saint Pancrace, M. Simon J.VINCIGUERRA dans les revues déja citées ci-dessus écrit aussi : « Cependant, la tradition, qui n’est jamais à négliger, vient encore une fois à notre aide.

Elle précise que les restes de l’Abbaye du Cavo d’Aleria ruinée, ont servi en partie à construire la chapelle de Saint Pancrace. Tout prouve en effet que cet oratoire (9m50x5m) a été édifié avec des matériaux provenant d’un édifice ancien, dont il est probablement la reproduction : Les pierres de taille de même nature et de même facture que celles de l’Abbadia : l’abside scrupuleusement orientée au soleil levant ; la forme rectangulaire de la construction, sans contreforts ; la légère voûte romane en lattes de châtaigniers enduites de stuc. La porte avec montants et linteau monolithes, surmontée d’un tympan sans décoration. Enfin au sommet de la façade une croix percée à jour.

En somme une petite église du type Canonica, d’un style roman très répandu et très primitif ; De maladroites sculptures, prises dans la pierre, sont disposées sans ordre sur la façade. Il est évident qu’elles ont été placées là au hasard de leur découverte, ce qui indique qu’elles avaient été conçues pour un autre édifice. Elles figurent des palmes, des croix aux bras égaux, des arcades en miniature, et sur une pierre d’angle se détache nettement une bête de somme. Il y a la, on le voit des témoins d’un style byzantin ou pisan encore très barbare. La tradition ne nous trompe pas. La chapelle de Saint Pancrace est une réplique de la chapelle démolie de San Benedetto du Cavo. Elle lui a emprunté sa forme et aussi ses pierres, que de pieuses femmes, précise le souvenir populaire, transportèrent une à une sur leurs têtes. »Madame Geneviève Moracchini-Mazel (Archéologue honoraire au CNRS) dans son ouvrage Corsica Sacra – publication 2004 -, écrit : « ….on pourrait citer ici deux monuments de la Corse schisteuse, parce qu’ils paraissent de peu postérieurs au milieu du X° s., ou au plus tard au troisième quart de ce siècle ; ensuite, ils sont bien dans la lignée de l’architecture des abbadie de Verde et de Venaco.

Il s’agit des chapelles San Pancrazio, à Pietra di Verde et S.Martino, à Carcheto, assez semblables entre elles, avec leurs jolis chaînages réguliers alternant avec des assises faites de pierres plus petites et taillées dans le fil de la pierre grise. Aux angles de ces deux nefs uniques, les grandes dalles de revêtement bien taillées annoncent déjà le style du premier art roman du XI° s. Il y a de fortes chances qu’à l’origine, ces chapelles aient été des annexes de l’abbadia de Verde, bien placées sur le tracé des voies importantes, fréquentées, entre Verde, Alesani, Orezza »Il semblerait que le culte de Saint Pancrace ait été répandu en Corse par les moines.

Ce jeune phrygien, martyr de la persécution de l’empereur Dioclétien, est mort décapité à Rome en 304 à l’âge de 14 ans après qu’il eut reproché à l’empereur sa vie dépravée. Son culte devint très populaire ; St Pancrace incarnait l’innocence et la pureté de l’enfant qu’il était lorsqu’il fut martyrisé. En Corse de tout temps San Pancrazio a été l’un des patrons des bergers ; Il est honoré à Pietra di Verde le 12 mai, jour de la fête de ce saint. Notre village possède un tableau représentant S.Pancrazio qui implore pour que la foudre épargne le bétail et les maisons du village qui sont figurées. Comme d’habitude, San Pancrazio porte à la main la palme de son martyre.

L’église St Elie

L’église Sant Elie est une église baroque du 18eme siècle, construite à partir de 1710 sous le vocable de St Elie. Ce vocable est rare en Corse, l’église de Pietra di Verde est la seule église paroissiale qui lui est dédiée.

Le grand tableau surmontant le Maître-autel représente le char de feu de St Elie, cette toile est attribuée à Joseph GIORDANI – peintre né à Bastia en 1815, fils du peintre romain Luigi Giordani, son activité est suivi jusqu’en 1892- ( il se dit qu’un cardinal de nom inconnu aujourd’hui aurait offert un tableau à chacun des trois villages de S.Andrea di Cotone, Cervione et Pietra di Verde, en remerciement d’avoir été sauvé du naufrage devant la marine de Prunete).

Un des tableaux des chapelles latérales est attribué à Francesco CARLI; peintre principal de l’école Castano-balanine de la fin du XVIII ème siècle, né dans l’état de lucques vers 1735, actif en corse dès les années 1760 il y est mort en 1821.

80% des oeuvres qui ornent les églises de l’Ile sont issues des ateliers de peintres locaux et d’artistes d’Italie continentale qui entre 1500 et 1800 ont constitué une école -« l’école corse »- de peinture originale.

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