Les jeunes générations de piétrolais ne connaissent pas ou très peu Simon-Jean Vinciguerra, héros de la résistance. Tout juste certains ont-ils remarqué une plaque de marbre apposée sur sa maison natale, située tout en haut du village, au Paesolu, au lieudit « A Grotta » dans un des endroits les moins passants qui soient. Et si les élèves qui ont fréquenté le Vieux Lycée, situé sur le boulevard Paoli, devenu Collège Simon-Jean Vinciguerra, ne peuvent pas ignorer qui il était, son nom est rarement lié à Pietra di Verde berceau de sa famille, à laquelle il était très attaché et où l’on trouve encore certains de ses descendants qui ont la fierté de porter son nom.
Professeur d’histoire et de géographie, aimé et respecté par ses élèves, homme de grande culture, humaniste, latiniste averti, brillant linguiste, poète, musicien, ce membre du Parti Communiste français qui écrivait dans le quotidien l’Humanité, possédait aussi bien le corse et l’italien que le français.
Jean Massoni dans « la Gazette piétrolaise », nous révèle qu’il a été un militant de la culture et de la langue corse sous le pseudonyme de Ghiuvanni di a Grotta. Il a collaboré à plusieurs revues corses et particulièrement au « Muntese » et au » Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse ». Il a laissé de nombreux ouvrages relatifs à l’histoire de son village et de sa vie.(1)
Au cours de la seconde guerre mondiale, il rejoignit très vite la résistance (2). Sa conduite fut héroïque et il sera un stratège politique sans pareil. Il cherchera à démoraliser l’ennemi italien en distribuant à son armée des tracts dans sa propre langue, il tentera aussi, rien de moins, de rallier le colonel des chemises noires à la résistance. En septembre 1943, alors qu’il avait pris la sous-préfecture de Bastia avec son groupe, il refusera tout compromis avec les allemands qui l’avaient pourtant menacé de représailles leur lançant : » je préfère être fusillé par vous plutôt que par mes camarades. »
Simon-Jean Vinciguerra fut par dessus-tout un corse éperdu d’amour pour son île, pour sa langue, pour sa culture et c’est ce qui explique son appartenance au mouvement littéraire « A Muvra » qui a été un défenseur acharné de la langue corse. Il devait cependant le quitter, dès lors qu’à l’heure de l’Italie fasciste, ce mouvement se tournera vers l’irrédentisme et que selon lui, il n’était plus qualifié pour combattre en faveur de l’identité corse.
Simon-Jean Vinciguerra venait très fréquemment à Pietra dans sa famille, surtout dans la fin de sa vie. Il fréquentait particulièrement les familles Castelli et Massoni, Jean Massoni qui fut l’un de ses élèves et qui est un de ceux qui le connut le mieux à Pietra di Verde.
Simon-Jean Vinciguerra était marié avec sa cousine germaine originaire de Tox, ils eurent deux enfants Simon-Jean et François-Louis, tous deux également professeurs. Il se rendait souvent dans le village de son épouse où il est enterré.
(1) http://www.lagazettepietrolaise.fr/La_gazette_pietrolaise/Simon-Jean_Vinciguerra.html
(2) www.resistance-corse.asso.fr