S’il y a une commune de la Haute Corse qui n’a jamais bénéficié des « bienfaits » du Conseil Général, devenu Conseil départemental, c’est bien Pietra di Verde !
Il suffit de se rendre dans ce village de la Castagniccia depuis la plaine, pour s’en rendre immédiatement compte. La route qui y conduit se détache par morceaux entiers qui tombent dans le ravin. Elle est souvent barrée en hiver par des amas de terre, des rochers ou des arbres qui dégringolent au gré du temps, constituant pour ceux qui circulent une sorte de roulette Russe. Passerais-je, passerais-je pas ? Telle est la question et pourvu que ce ne soit pas sur moi…
Même la signalisation centrale, qui permet de rester tant bien que mal sur la route par temps de brouillard a depuis longtemps disparue dans sa première partie et un habitant de Pietra, n’a dû cet hiver la vie, qu’à un arbre providentiel qui a retenu sa voiture dans le ravin et à un automobiliste de passage. Et pourtant, un peu de peinture, ne serait pas ruineux pour la collectivité responsable !
Aussi loin que l’on remonte dans le temps, la route de Pietra est entrée dans la légende comme l’une des plus dangereuses de Corse.
Depuis des décennies les promesses ont succédé aux promesses : « les marchés sont passés », « les ordres de service aussi », « les travaux vont débuter », un refrain que les piétrolais connaissent par cœur. En attendant, ils doivent se contenter de quelques rapiéçages de-ci de-là.
Pour la rentrée 2015, sur 49 lignes de transports scolaires, une seule n’a pas été attribuée. Devinez laquelle ? Vous avez gagné ! C’est en effet la ligne 410 qui relie Pietra au collège de Cervioni.
Il est inutile d’épiloguer longuement sur le caractère vital du transport, pour une commune située hors du littoral. Pietra souffre de cette situation. Comment retenir des familles l’hiver, dans de telles conditions ?
Pietra la mal aimée ? On nous dit que non ! Nous en acceptons l’augure. Mais comme dit le poète, « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour ». Alors, attendons les preuves. GP.