Paul Giacobbi a obtenu du Département de la Haute Corse, qu’il prenne à sa charge ses frais de justice dans l’affaire des gîtes ruraux.
Il est exact, ainsi que le soutient le président François Orlandi, que «la protection fonctionnelle» permet à un élu ou un ancien élu, poursuivi pour une faute de service, commise dans l’exercice de ses fonctions, d’obtenir de la collectivité publique, qu’elle prenne à sa charge ses frais de justice.
Toutefois, deux précisions doivent-être apportées.
La première est que l’élu n’en bénéficiera, in fine, que s’il n’a pas commis de faute « détachable du service ». Or un détournement d’argent public, s’il était avéré, n’a rien à voir avec les aléas de l’exercice de la fonction d’élu que l’on est appelé à exercer. Cela, nous ne le saurons que lorsque le juge d’instruction ou le tribunal se sera prononcé.
La seconde précision est que, contrairement à ce que l’on a pu laisser entendre, cette protection juridique n’est pas automatique et il faut la demander pour l’obtenir. Il semble d’ailleurs que les autres mis en examen, ne l’aient pas sollicitée.
Mais au-delà de l’aspect juridique des choses, on doit se demander, comment un homme de la dimension de Paul Giacobbi, dont l’intelligence, le talent et l’art consommé qu’il a dans l’exercice de la politique, toutes qualités qui ne sont contestées par personne, y compris par ses adversaires les plus farouches, a pu se laisser aller à commettre pareille erreur, qui plus est à quelques semaines des élections à l’Assemblée de Corse. Avec tout le respect que l’on peut avoir pour ce responsable, un tel comportement frise une certaine arrogance que l’on imaginait faisant partie de mœurs d’un autre temps.
Si Paul Giacobbi est étranger comme il le dit à cette affaire des gîtes ruraux et pourquoi ne pas lui en donner acte, il ne doit pas lui être bien difficile de se défendre et d’apporter lui-même les éléments permettant au juge de constater qu’il n’a rien à voir avec les détournements objet de la procédure engagée par le parquet de Bastia.
Et si Paul Giacobbi tenait absolument à se faire assister dans cette affaire, n’avait-il donc pas les moyens de se payer de ses propres deniers un avocat qui se serait contenté de transmettre ses observations et ses pièces ?
Au lieu de cela, Paul Giacobbi a préféré demander l’argent des contribuables pour le défendre, à l’heure où les petites communes comme Pietra, ont été obligées de barrer les routes pour permettre le transport des élèves vers leur collège, à l’heure où l’on ne peut obtenir que la signalisation médiane de la RD17, danger mortel par temps de brouillard, soit remise en état, à l’heure où on ne réparera que trois effondrements de la route sur quatre, en priant Dieu que pour ce qui est du quatrième, le reste de la chaussée ne parte pas cet hiver dans le ravin, à l’heure où pour obtenir le moindre sou, pour des travaux de première nécessité, le plus souvent c’est niet, à l’heure où l’on nous dit qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses du département, à l’heure où de petits élus, de condition parfois fort modeste, comme c’est le cas à Pietra, ont renoncé à leurs indemnités de fonction pour aider leur commune impécunieuse, à l’heure…Et l’on pourrait continuer ainsi encore longtemps…
Mais quelle mouche a donc piqué Paul Giacobbi ? GP
Suite a ce billet nous avons reçu un commentaire de Jean Massoni que nous publions avec son accord :
« Je ne comprends pas votre indignation, le ton de procureur que vous employez pour une affaire qui, comme vous l’écrivez vous-même est conforme à la loi et que je considère, dans le lourd contexte politique Corse, comme une peccadille. Je serais tenté de rappeller un passage de l’Evangile qui doit vous être plus familier qu’à moi : » que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. »
Quant à la longue liste de choses qui ne sont pas faites, je voudrais à titre d’exemple en retenir une à propos de laquelle vous vous êtes déjà exprimé sur le site de la mairie, : la réparation des effondrements. Vous avez reçu le conseiller départemental le 16 juillet et, le 10 septembre, les travaux étaient entrepris. JAMAIS de mémoire de piétrolais, LES CHOSES NE SONT ALLEES AUSSI VITE sur cette route ! Mais vous avez préféré en minimiser l’importance en appelant « murets » des murs de soutènement.
Par ailleurs, s’agissant de la « signalisation médiane de la RD 17 », avez vous relancé le conseiller départemental pour savoir où en était la demande du maire de Pietra. Laissez moi penser que cela aurait-été plus efficace et, du moins de mon point de vue, plus correct que de vous y prendre comme vous le faite.
En souhaitant que vous preniez mes propos comme une critique constructive, je vous adresse mon amical salut. »