Les poubelles ne pourront pas être ramassées jeudi et peut-être même après, sauf si une solution est rapidement trouvée, ce qui paraît assez peu probable.
Après Tallone et Vico, c’est le site de Prunelli di Fium’orbu qui est devenu inaccessible. Depuis lundi 21 septembre, il a été fermé à la demande de ses responsables et le camion de la commune n’a pas pu aller décharger . Ce mardi, le blocage s’est poursuivi, mercredi la population manifestera sur le pont du Fium’Orbu.
On se souvient que dans la torpeur d’un été particulièrement torride, propice à toutes les promesses, la ministre de l’écologie était venue en Corse pour nous rassurer sur le sort réservé à nos déchets ménagers, que l’on ne savait plus où enfouir.
Elle nous avait dit qu’elle envisageait dès son retour à Paris, de proposer au parlement un projet d’amendement qui allait tout régler. Il permettrait aux communes littorales de réaliser des installations de traitement et de stockage de déchets, « incompatibles avec le voisinage de zones habitées ».
Et ainsi le tour serait joué. On sait bien que ce projet d’amendement a en réalité pour seul intérêt, de permettre à la commune de Tallone d’obtenir l’autorisation de construire son centre de tri mécano biologique. C’est la condition qu’elle a posée à la réouverture de son site d’enfouissement, dont nous sommes tributaires.
Ainsi, par ce coup de baguette magique, Tallone rouvrirait, Prunelli reprendrait son enfouissement limité au Fium’Orbu, nous-mêmes saurions où mettre nos ordures et tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes des déchets ménagers.
Mieux même, la ministre s’étant plainte du peu d’empressement que nous avions à nous adonner au tri sélectif, entre temps, les collectivités ont signé un protocole, qui les engage dans un processus de tri, également exigé par les sites d’enfouissement.
Tout le monde a signé de bonne grâce, même si l’on continue encore à enfouir comme si de rien n’était tout et n’importe quoi ; mais c’est un tout autre problème…
Oui, tout aurait pu être pour le mieux dans le meilleur des mondes, sauf qu’aucun amendement n’est venu se profiler à l’horizon de nos sites d’enfouissement, et que du côté de Prunelli, qui voit inexorablement monter son tas d’ordure, on s’est agacé de cette situation peu conforme à ce qui avait été prévu. Les responsables du site ont donc décidé, lundi de mettre un tracteur en travers de l’entrée, et à l’heure qu’il est, l’engin y serait toujours.
Le ramassage ne pourra donc pas avoir lieu jeudi et certainement pas non plus dans les jours, voire même dans les semaines qui viennent.
Il est demandé en conséquence aux piétrolais de prendre en compte une situation inédite et de tout faire pour que ni notre village, ni notre île, ne pâtissent du déficit de responsabilité de tous les responsables, en charge d’un problème évident et récurrent, qui existe depuis de nombreuses années et qui dépasse largement les compétences de notre modeste commune.
Dans l’hypothèse où cette situation venait à perdurer, il faudrait envisager de prendre les premières dispositions suivantes : tous les déchets putrescibles pourront être mis dans des composteurs ou dans des trous creusés comme autrefois au fond des jardins. Ce qui peut être brulé pourra l’être à compter du 1er octobre. Quant au métal et au plastique, ils devront être conservés jusqu’à ce qu’une solution ait été trouvée.
D’autres mesures pourront-être prises pour aider ceux qui ne seraient pas en mesure d’assurer une gestion personnelle des déchets.
Ce mercredi 23 septembre, les préfets de Corse ont informé le président du SYVADEC que la ministre de l’écologie avait changé de position et qu’elle n’entendait pas soutenir devant le parlement un amendement en vue de modifier la loi littoral.