Fils de Charles Straboni, neveu de Philippe et de Julie, Pierre-Jean qui a fait toute sa carrière en Corse depuis sa sortie de l’Ecole Nationale de Nancy, nous a fait l’amitié d’un peu de son temps pour nous parler de la forêt Corse et de celle de Pietra, avant la réunion de l’Association des communes forestières de la Haute Corse qui se tiendra le 12 avril à Ponte-Leccia.
Technicien supérieur principal à l’Office National des Eaux et Forêts, c’est avec le grade de capitaine que notre concitoyen quittera dans quelques années, l’un des corps parmi les plus prestigieux de notre administration.
Son rôle de communiquant à l’ONF, il le doit avant tout à une érudition sans pareil sur tout ce qui touche à la forêt, à sa grande facilité de parole et à une véritable passion pour son métier qui en fait certainement le meilleur avocat que l’on ait pu trouver pour parler de la forêt, de la sylviculture (gestion et mise en valeur de la forêt), des procédures d’abattages qui s’imposent pour les coupes d’arbres auxquelles il faut impérativement procéder pour que la forêt subsiste, le choix des arbres à abattre qui exige une compétence particulière, et qui permettra de procurer de la sorte, à l’administration des forêts, des ressources pour son entretien.
Monsieur Straboni insiste tout particulièrement sur la nécessité des coupes, « on ne coupe pas assez, c’est pour cela que la forêt meurt ! « Mais il faut couper de façon appropriée ». Il explique qu’il arrive que les techniciens de l’ONF débattent parfois pendant vingt minutes pour savoir si le fameux coup de marteau, qui scelle la décision de couper tel ou tel arbre, va être donné !
Une fois poinçonnés, les arbres à abattre seront vendus en lots auprès d’entreprises forestières privées qui devront respecter des normes strictes en vue d’assurer la protection des bois.
Monsieur Straboni nous explique encore que la châtaigneraie a été détruite à une époque où il fallait alimenter les usines de tanin de Ponte-Leccia, Folelli, Barchetta, et du Fium’Orbu et où les coupes avaient lieu de façon inappropriée, ce fut le cas pour la commune de Pietra di Verde qui a ainsi vu disparaître l’essentiel de sa châtaigneraie.
Pour ce qui est de Pietra di Verde, on ne peut pas parler de forêt mais d’espace boisé. Il pourrait être exploité pour la partie communale gérée par l’Etat, même si l’on considère que c’est à partir de 400 ou 500 ha qu’une exploitation utile peut avoir lieu, l’ensemble du territoire de la commune ayant une superficie de 879 ha.
Une partie non négligeable appartient à des propriétaires privés et rien ne peut être fait sans leur accord et à condition de les identifier. Enfin une difficulté propre à l’ensemble de la forêt Corse est celle du coût, la plupart des essences viennent de l’extérieur de l’île, à des prix sur lesquels nous ne sommes pas compétitifs.
Toutes ces difficultés feront justement l’objet de la réunion du 12 avril qui se tiendra à Ponte-Leccia, sur l’avenir de la forêt Corse, à laquelle Pietra sera représentée.