Apercevant comme dans un songe les côtes du Cap Corse, sur le bateau qui le ramenait au pays, après un séjour de cinq longues années en centre pénitentiaire, Dominique Campana, dit Campanellu, devait trouver dans l’émotion intense qui s’emparait de lui, l’inspiration pour une merveilleuse et émouvante chanson, qui viendra s’ajouter à son riche répertoire, qui fait désormais partie du patrimoine culturel de notre village.
Au-delà du trouble profond ressenti jusqu’au paroxysme de l’irréel, cette chanson exprime aussi la sérénité d’un brave forgeron, un de ces hommes simples et vertueux qui peuplaient nos villages, qui payera du prix de son bien le plus précieux, sa liberté, la paix de son âme.
Nous étions dans l’entre-deux guerres, un monde où le spirituel l’emportait encore sur le temporel, le concept valeur sur l’idolâtrie, le droit naturel sur la loi ; un monde que l’on a du mal à imaginer aujourd’hui et qui pouvait conduire un honnête et modeste travailleur, poète et chanteur à ses heures, jusqu’à l’infamie de la prison, simplement pour s’être trouvé « au mauvais endroit au mauvais moment ».
Un honnête et modeste travailleur, qui trouvera encore en lui les ressources de la rédemption, « pour un crime qu’il n’a pas commis », et celles de la miséricorde, envers ceux qui lui infligèrent son martyre.
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Mi Par di Sognare, paroles et musique de Dominique Campana, interprétation Marc Giorgi (cliquer sur le lien ci-dessus)
François, un de ses fils devant la forge
Mi Par’ di sognare
Mi par’ di sognare
Sò in altu mare
Di poi un momentu
Un’ sò più galera
Navigu sta sera
Sopra à un bastimentu
U mare è beatu
U celu è stellatu
Eu sò scatinatu
Libero vò
In questa nottata
In terra beata
O Corsica amata
Duve natu sò
Longu à la costa marina
Vegu arrivà
Una terra s’avvicina
Qualsa serà ?
Ma un’ mi n’era ancu accorsu
E lu scuprì
A punta di u Capicorsu
Vegu apparì
A luna e le stelle
S’uniscenu anch’elle
In la mia allegrezza
E pesce serene
Cantanu e sò piene
Da la cuntentezza
Cinqu’anni hò passatu
In tomba serratu
Martire sò statu
Senza raggiò
Ma oghje hò finitu
Sono rivinvitu
Un sò più banditu
Nè più in priggiò
O chi sole radiosu
Vegu spuntà
Mi mostra vittoriosu
Una città
U vapore fischjia, arriva
Per accostà
Simu in portu di Bastia
Pronti à sbarcà
U vapore fischjia, arriva
Per accostà
Simu in portu di Bastia
Pronti à sbarcà
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