
Les élections municipales reportées à 2021 ?
Selon le code électoral (article L.227), les élections municipales auront lieu au mois de mars prochain. Le ministre de l’intérieur, en réponse à une question écrite publiée au journal officiel du 22 mai 2018 l’a confirmé, en indiquant que le gouvernement n’envisageait pas « à ce stade » de report (1).
Cette éventualité avait été soulevée lors de la campagne présidentielle par Emmanuel Macron, qui proposait de regrouper les élections locales pour des raisons de simplification et pour ne pas lasser les électeurs avec des scrutins à répétition (2) (3).
L’idée est de réunir les élections municipales, avec les élections régionales et départementales déjà concomitantes. En Corse, les élections municipales auraient alors lieu le même jour que les élections à la Collectivité territoriale, prévues en 2021. Pour les sénateurs renouvelés en 2020, l’élection serait également repoussée d’une année.
La modification éventuelle du calendrier électoral avait fait l’objet de nombreux commentaires et après une accalmie, l’hypothèse d’un report vient de rebondir. Un débat récent sur la chaîne de télévision LCI, en date du 26 février, l’a remise à l’ordre du jour. L’un des participants a rappelé le projet et fait état, sans plus de précisions, d’échos de presse récents, qui pourraient comme souvent en politique, être autant de ballons d’essais.
Il est de plus souligné que la période actuelle serait propice à une telle réforme. Les événements récents ayant mis l’accent sur l’importance de l’abstention dans les scrutins locaux, le déficit démocratique qui en résulte pourrait fonder en droit la décision de regroupement, qui doit obéir à un motif d’intérêt général.
Un tel report à 2021, pourrait donc être dans l’ordre des choses.
Ce report a cependant ses opposants. Le président du sénat, va jusqu’à parler de « tripatouillage électoral » et la Haute assemblée ne parait pas disposée à faire de « cadeau » à la majorité en place.
D’autres considèrent qu’il est déjà trop tard, la tradition voulant que l’on ne touche pas aux règles d’un scrutin moins d’un an auparavant, ce à quoi d’autres rétorquent que la date ne fait pas partie stricto sensu des règles du scrutin.
Autre problème et pas des moindres, les élections locales étant souvent défavorables à la majorité, leur regroupement pourrait avoir un effet pervers sur l’élection présidentielle, qui dans cette hypothèse aurait lieu l’année suivante.
Un report en définitive peu probable mais pas impossible.
Si cette seconde branche de l’alternative venait à l’emporter, on ne peut alors s’empêcher de penser aux maires, qui sur le continent, seraient appelés à organiser trois scrutins le même jour …GP.

La Cathédrale de Cervioni fait peau neuve
M. Marc Antoine Nicolaï maire de Cervioni en visite à la mairie de Pietra (2e en partant de la gauche)
Située dans le doyenné dont la paroisse de Pietra fait partie, la cathédrale Saint Erasme de Cervioni fait peau neuve.
Les travaux extérieurs sont terminés, la toiture, le clocher et les façades ont été complètement rénovés et le résultat est une pure merveille. *
Monsieur l’Abbé Richard archiprêtre de la Cathédrale St Erasme (Sacristie de Pietra)
Marc-Antoine Nicolaï, le maire de la commune, peut à juste titre s’enorgueillir d’avoir lancé il y a deux ans la réfection de la cathédrale Saint Erasme.
Reste l’intérieur. Lorsque l’on pénètre dans le lieu de culte, on est saisi par le charme qui s’en dégage, les croyants parleront de spiritualité ; rien ne semble avoir bougé depuis le début du 18e siècle date de sa création.
Tout en préservant l’authenticité des lieux, un « lifting » parait cependant indispensable, en particulier pour les peintures, les fresques et les sculptures. Plus prosaïquement, mais sécurité oblige, le circuit électrique devrait être la prochaine étape de la programmation. Le prestigieux édifice héberge chaque année, comme de nombreuses églises corses, des concerts et des spectacles, dont le matériel sophistiqué mis en œuvre, exige un potentiel d’électricité souvent très important.
Avec la route du barrage, Cervione s’est ouvert à Pietra et nul doute que la cathédrale rénovée devrait être un atout supplémentaire pour participer aux nombreuses festivités de la ville ou plus simplement, pour la promenade dominicale des piétrolais, à travers le plan d’eau et le maquis, avec des vues à couper le souffle sur cette partie de la Castagniccia.
Interdiction temporaire d’emploi du feu
Le préfet de la Haute Corse informe de l’interdiction de l’emploi du feu
de ce jour 25 février 2019 à 10 heures au 26 févier 2019 à 10 heures

Informations municipales
Fontanone et Station d’épuration
Mme le Maire communique :
Suite aux intempéries du 16 et 17 octobre 2018, la Mairie a demandé le 23 octobre la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.
Par arrêté interministériel du 26 novembre, publié au Journal Officiel le 07 décembre 2018, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle pour le phénomène inondations et coulées de boue.
Piste de captage
La commune, sérieusement touchée, a constitué 7 dossiers de subvention auprès de la Préfecture concernant : le profilage de l’accès et la sécurisation du réseau d’eau potable, l’accès et la consolidation de la station d’épuration, la sécurisation de la station de relevage de Funtanone, les travaux de restauration des capacités d’écoulement aux abords du city stade, pour un montant HT de 55 731 € soit un montant TTC de 61 304.10 €.
Réseau d’eau
A ce jour, un technicien s’est rendu sur les différents sites endommagés afin de faire une synthèse auprès des services de l’Etat.
Nous suivons de près l’évolution de ces dossiers en souhaitant qu’ils aboutissent au plus tôt.
Concernant le city stade, assuré par la communauté de communes de l’Oriente, un expert est venu constater les dégâts, le dossier suit son cours.
Mme le Maire : Simone NICOLI

Du chemin vicinal à la route départementale
Vanina Borromei
Présidente de l’office des transports
Depuis des temps immémoriaux et jusqu’au début du 20e siècle, date de création de la route départementale, les piétrolais qui se rendaient à la plaine empruntaient le chemin vicinal qui à partir du col d’Arcarota desservait Piubetta, Petricaggio, Novale, Pietra et Chiatra, jusqu’à Alistro.
Aucune règlementation n’existait vraiment pour ces chemins, l’entretien s’effectuant au gré des aléas rencontrés par ses utilisateurs.
C’est à la fin du 18e siècle et au début du 19e, qu’afin de répondre aux nombreuses revendications, mais aussi et peut-être surtout, « pour permettre aux produits agricoles d’arriver jusqu’aux centres urbains et aux produits manufacturés d’entrer dans les campagnes »(1), que plusieurs lois allaient réglementer la voierie vicinale, afin de développer et d’améliorer le réseau secondaire.
En 1824 et 1836, deux lois permettront à la voierie vicinale de prendre un certain essor.
Les chemins vicinaux furent classés. Les plus importants, qui traversaient plusieurs communes, comme le chemin « Alistro- Arcarota », fut d’abord « chemin d’intérêt commun », avant de devenir, à la fin du 19e siècle, compte tenu de l’importance qu’il avait acquis, « Chemin de grande communication (n° 17) »(2),
L’entretien, sera à la charge des communes traversées, auquel s’ajoutera plus tard le département et il sera prévu un financement assuré par la création d’un impôt spécifique de deux journées de travail par habitant, ou l’équivalent en argent(1).
Un « service des chemins vicinaux » fut créé avec à sa tête un « ingénieur en chef» placé sous l’autorité du préfet, qui adressera chaque année à ce dernier, un état des chemins vicinaux et les dépenses à engager pour leur entretien(1).
C’est dans la logique de cette évolution qu’au début du 20e siècle fut construite l’actuelle route, prise en charge par le département, consistant pour l’essentiel, en s’appuyant sur l’existant, à recouvrir d’enrobé l’ancien chemin rural, sans accotements, avec un système d’évacuation des eaux de pluie des plus sommaires, composé de caniveaux et de fossés de terre, qui constituait un grand progrès par rapport à l’ancien chemin de terre, car elle permettait aux véhicules à moteur d’accéder aux villages.
Mais les pouvoirs publics devaient se contenter du strict nécessaire pour que cette route demeure carrossable. Elle fut de plus en plus dégradée par les intempéries, de moins en moins bien entretenue, au fur et à mesure que devait s’atténuer après-guerre l’activité économique des villages, jusqu’à devenir à peine praticable. Des projets de remise en état furent élaborés, sans que jamais aucune disposition ne fût concrétisée pour réaliser une route moderne et sécurisée.
La Collectivité territoriale, issue des élections de décembre 2015, dans sa composante majoritaire, a clairement manifesté sa volonté de préserver l’intérieur de l’île longtemps délaissé(3). Elle a fait du réseau routier l’un des axes essentiels de sa politique de revitalisation de l’intérieur, considérée comme « une cause sacrée et prioritaire »(4). GP.
(1) 9 -10 -2012 « Fonctionnaires et services publics. http://saintgeorgesdedidonnehier.blogs.sudouest.fr/archive/2012/08/19/1836-voirie-vicinale.html
(2) Jean Massoni, Gazette Piétrolaise, sous la rubrique « Pietra d’hier et de jadis », article intitulé « Comment circulait-on à Pietra au début du 20e siècle ».
(3) Le schéma pluriannuel routier doit en effet établir un programme pour l’ensemble routier pour les dix années à venir et dans une interview donnée à Corse Net Infos, le président Acquaviva a de façon plus précise, parlé de « renforcer les réseaux, les rendre accessibles et utilisables » notamment pour « des vallées comme celle de Chiatra-Pietra di Verde – Canale di Verde. ».

Assemblea di a Giuventù – Campagne de recrutement
Madame le Maire de Pietra di Verde fait savoir qu’elle a reçu, aux fins de diffusion, un courrier du bureau du Président de l’Assemblée de Corse, l’informant que la seconde mandature de « l’Assemblea di a Giuventu », débutera au printemps prochain et que les jeunes de 16 à 29 ans peuvent candidater pour intégrer cette nouvelle institution, instance consultative de la Collectivité de Corse.(Se référer aux indications mentionnées sur l’affiche)
Une formule « All inclusive » pour la RD17
Photo Danièle Savignoni
Au départ de Novale, une vraie route semble se dessiner lentement et devrait se diriger vers Pietra, avec comme objectif premier Chiatra.
Après on ne sait pas, mais ce sera déjà un grand pas vers l’objectif final, la route territoriale.
C’est certainement l’un des plus grands ouvrages réalisé dans notre micro région par les pouvoirs publics depuis très longtemps, essentiel pour la sauvegarde de cette partie sud de la Castagniccia.
Une route moderne et sécurisée, impliquant des collecteurs pour les eaux superficielles et souterraines, des pentes de chaussées correctement dimensionnées, des accotements stabilisés gages de sécurité et de solidité ; l’enrobé venant seulement « couronner » l’opération qui verra disparaître la vieille route rurale.
Une route qui devra être entretenue, l’élagage et le nettoyage du versant supérieur de la chaussée a commencé, les bouches d’évacuation des eaux devant toujours être libres de tout obstacle.
On le voit, un très gros chantier avec tout ce qu’il peut y avoir d’imprévisible…Imprévisible, un adjectif qui a nourri le scepticisme depuis de nombreuses décennies.
Difficile de la sorte de donner une date de fin des travaux, d’autant que nous sommes, comme on l’a vu, dans une formule « All inclusive ! » ; une première pour la RD17.

Dévote, un prénom disparu
Dimanche 27 janvier, on a fêté la Sainte Dévote, une des plus grandes saintes insulaire qui fut proclamée patronne principale de la Corse en 1820.
Mais peu nombreuses ont été celles à qui l’on a souhaité leur fête, Dévote est un prénom qui a progressivement disparu, en Corse comme au plan national.
Plus aucune Dévote n’a été enregistrée par les officiers de l’état civil depuis 1980, et de 1940 à 1980, seules 7 Dévote l’avaient été.
Ce prénom qui signifie « vouée à Dieu » a toujours eu une présence dans les familles de Pietra di Verde et ce jusqu’au début de la seconde guerre. Il s’agissait le plus souvent, selon la tradition, d’honorer un ascendant qui le portait.
Quelles sont les causes de cette désaffection ?
Le prénom a certainement souffert, du sens péjoratif pris par l’adjectif, en particulier dans la littérature française à la fin du 17e siècle qui avait fait du dévot, un être tartufe et profiteur.
La Corse sut y résister, ayant à l’esprit que la sainte née en Corse à Mariana (Lucciana) ou à Aleria, selon les sources, en 283, y mourut en martyre à l’âge de 20 ans, sous le règne des empereurs romains, pour ne pas avoir voulu répudier sa religion catholique.
Le prénom de Dévote est aussi profondément attaché à l’histoire plus récente de la Corse, on dit que c’est aux cris de Santa Dioda que les corses repoussaient l’envahisseur génois et que cette force leur fut donnée par la sainte.
Mais outre l’acception dommageable qu’il prit avec le temps, le prénom contenait en lui-même un engagement trop fort envers la religion, ce qui le rendait encore plus difficile à porter dans la France de plus en plus laïque de l’après-guerre.
Il pourrait toutefois réapparaitre en Dioda, dans sa langue d’origine, sa traduction en langue française Dévote, ayant été la cause de sa désaffection.
Il serait en effet regrettable que la Corse perde un prénom chargé de tant d’histoire et de culture.
D’autant plus regrettable que l’on dit des Dévote qu’elles sont « sensibles, intelligentes et communicatives… »

« U Perdullaciu » n° 23 est paru
La présidente de l’AVCP et le père Jean-Marie
Créé pour la sauvegarde et la conservation de la chapelle San Pancraziu, l’AVCP a effectué depuis sa création en juillet 2001, des travaux de réhabilitation, en particulier de clos et de couvert, indispensables à la conservation de notre patrimoine communal.
Son bulletin, U Perdullaciu, diffusé auprès de ses adhérents, vient de paraître. Il propose le témoignage d’un ancien élève du professeur Simon-Jean Vinciguerra et deux textes de ce dernier.
Le premier texte intitulé » Téléphonie primitive » expose comment l’on communiquait les nouvelles à travers les crêtes des villages corses, avec la voix, avec le sifflet et avec le légendaire Culombu.
Le second texte intitulé « Noms des lieux dans une nouvelle géographie » rend compte de la dénaturation, presque constante qui est faite, lors de la traduction des noms de lieux.
Dans sa lettre aux adhérents qui accompagne le bulletin, la présidente de l’AVCP, Marie-Leria Nicolaï, attire l’attention de chacun sur l’importance de l’association pour le village et invite tous ceux qui sont attachés à son histoire et à son patrimoine, à y adhérer.
Les adhésions sont à adresser à :
AVCP
Mme Marie-Léria Nicolaï
20230 Pietra di Verde
La cotisation annuelle est de 20 € (joindre un chèque)

« Qu’elle était heureuse la jeunesse il y a soixante dix ans ! »
Maison Ciancioni aujourd’hui Pancrazi
Dans un texte intitulé « Le raisin de Raymond »*, Jean Massoni évoque le village à la sortie de la guerre, avec sa jeunesse qui entrait en dansant dans un monde nouveau, une jeunesse qui comprenait des personnalités aussi différentes que Mathieu Nucciu et Raymond Castelli, mais que le rire et la joie réunissaient au-delà de toute autre considération. GP.
*
Qu’elle était heureuse la jeunesse il y a soixante-dix ans ! La guerre était terminée; on vivait mieux, il n’y avait plus besoin de “tickets” pour le pain et son accompagnement. Les Américains étaient rentrés chez eux, nous laissant leurs musiques, leur mode de consommation excessive et leurs techniques. Nos concitoyens, parents et amis, partis avant la guerre rentraient pour passer un mois ou deux au village. Tout avait changé ou était en cours de changement. Et si les anciens ne semblaient pas s’en rendre compte, ce n’était pas le cas des jeunes.
On voyait davantage de luxe, de vêtements de couleur, on assistait à l’arrivée des phonographes, de la samba, du foxtrot et du blues. On commençait à vivre comme ailleurs, à Bastia et sur le continent.
Elisa avait ouvert un bar(1) doté d’une petite piste où, tous les soirs après le dîner, on pouvait danser. Des dizaines de jeunes gens et d’adolescents, plutôt des garçons, arrivaient au bar d’Elisa sitôt la dernière bouchée avalée. Rosa descendait munie d’un grand plateau en fer chargé de verres de café. Dès qu’elle apparaissait, Mathieu nucciu (2) disait à haute voix, presque en criant : « Rosa, redresse-toi, tu ressembles au Ville d’Ajaccio ! » A ces mots les gens riaient et plaisantaient…
Et on attendait Raymond (3) qui venait lui aussi, chaque soir, dans le bar d’Elisa. Il était du genre taiseux Raymond et on ne l’entendait jamais élever la voix. Il avait dépassé la quarantaine et nous les jeunes, appréciions sa compagnie car Raymond avait un don : celui d’endormir !
C’est ainsi que chaque soir, pour le voir opérer, le bar était plein de monde et “le Ville d’Ajaccio » chargé de verres, faisait plusieurs voyages.
Les volontaires ne manquaient jamais pour se faire endormir et Raymond faisait faire à ces derniers ce qu’il voulait.
Ange (4), Maurice(5) et moi étions toujours prêts… Un soir, Raymond nous endormit tous en même temps. L’un avait à la main un balai, l’autre le grand plateau de Rosa et le troisième une casserole : nous étions musiciens et formions un orchestre. A notre réveil, à la vue de la joie du public, on comprenait que notre spectacle devait être remarquable…
Dans son jardin, en bordure de la route, Raymond possédait une treille de raisin muscat dont les grains avaient la taille d’un œuf. Un soir après avoir endormi Ange et lui avoir demandé de répéter ses mots, il lui dit : “ Demain, dès ton lever, tu iras à la treille. Tu toucheras une grappe de raisin, tu sentiras une secousse électrique qui te la fera lâcher et tu t’enfuiras aussitôt ”.
Le lendemain matin Ange ne fut pas le seul à se lever tôt. Cachés, nous l’avons vu entrer dans le jardin, toucher une grappe et s’enfuir… Pour se retrouver devant nous tous et Raymond. Dans une grande joie collective !
* http://www.lagazettepietrolaise.fr/La_gazette_pietrolaise/Pe_e_viottule_di_a_memoria.html
(1)Situé dans la maison de la famille Ciancioni, aujourd’hui celle de M. et Mme Pancrazi Serge.
(2)Raymond Castelli, (3) Mathieu Pancrazi qui habitait place Santelli, (4) Ange Straboni, (5) Maurice Straboni