Fils de Maryse et petit-fils du regretté Antoine-Jean Toracca et de son épouse Mathilde, Robin Raffali âgé d’à peine 30 ans impressionne par sa détermination. « Depuis toujours, j’ai souhaité faire de la bande dessinée » nous confie-t-il. Une véritable passion, pour cet adepte du 9e art, qui après avoir suivi les cours de l’école de cinéma et d’animation d’Aniane, exercera des fonctions de layoutman, dans le dessin-animé à Angoulême.

Sa détermination sera récompensée. Il publiera coup sur coup, aux éditions Sarbacane, deux albums dans la série « Chevalier des sables » avec  « Le colosse de Jéricho » son premier ouvrage qu’il dédicacera à ses grands-parents maternels et à sa tante Michèle, et « Les trompettes de la destruction ».

Deux albums qui marqueront son début de carrière et qui lui permettront de se faire connaître à travers les festivals de Lyon, de Bastia, celui d’Ajaccio où il obtiendra en 2015 le prix de la jeunesse et un article flatteur dans Corse Matin.

En 2016, il a dédicacé ses deux albums au prestigieux et incontournable festival d’Angoulême. Deux albums d’une extrême densité, avec des dessins qui montrent que nous sommes sans contexte dans le grand professionnalisme. La chaine de télévision Via Stella ne s’y sera pas trompée, elle lui consacrera un reportage, qu’elle rediffuse encore de temps à autre.

« Pour un album, il faut compter environ une année de travail » chaque dessin étant fait à la main, aucune intervention de l’ordinateur, même pour reproduire des dessins répétitifs, cette technique étant seulement utilisée pour la couleur. Des dessins réalisés, il faut le préciser, sur des textes de Fabien Grolleau, un breton, qui a une grande notoriété dans la bande dessinée.

Avec les albums de Robin et de Fabien, même les non adeptes de BD se rendent compte que l’on est en présence d’un art au plein sens du terme. Le graphisme de dessins virtuoses et expressifs, des textes parfaitement en harmonie, transportent vite les lecteurs dans l’au-delà de la fiction, avec l’histoire imaginée par l’auteur.

Pour « Chevalier des sables », ce sera la première croisade vue par Sigismond jeune chevalier, neveu de Godefroy de Bouillon, pas si preux que ses confrères, mais que la chance va secourir. Vient s’adjoindre sous le torride soleil de Jéricho un colosse au bras tentaculaire qui vient semer la terreur…Suspense et effroi garantis, mais aussi et peut-être surtout humour, un récit épique où se mêle avec la fiction, l’Histoire avec un grand H.

Des projets, Robin en a plein la tête. D’abord bien sûr le troisième tome de « Chevalier des sables » et surtout un projet personnel, une fiction qu’il est encore trop tôt de dévoiler.

L’enseignement n’est pas absent comme c’est souvent le cas chez les jeunes créateurs. Transmettre son savoir, faire travailler l’esprit inventif de la jeunesse. Robin s’est vu confier par l’association « Una volta » un atelier de BD à partir de l’idée selon laquelle des jeunes imagineront par eux-mêmes une page de l’album qu’il aura choisie. La BD, a en effet vocation à permettre à la fois l’imagination, la réflexion et bien sûr la création, une telle richesse intellectuelle qui pourrait être enseignée dans nos écoles corses dans le cadre des activités périscolaires ; en tout cas Robin n’y serait pas défavorable comme on peut aisément l’imaginer.

Une fierté pour Pietra de posséder en son sein un jeune doté d’un pareil talent.

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