Si l’on devait chercher une citation célèbre pour définir le mieux qui était Louis Pancrazi, c’est au philosophe Confucius qu’il faudrait se référer : « L’homme de bien est droit et juste, mais non raide et inflexible ».

Ce qui caractérisait en effet « l’avocat », ainsi qu’on l’appelait à Pietra, c’était la propension qu’il avait à la recherche incessante de la paix, au rapprochement des gens et des points de vue, à toujours tenter de concilier l’inconciliable.

C’était dans sa nature, dans son ADN comme on dirait aujourd’hui et c’est certainement pour ces raisons qu’il s’était orienté vers le droit international. Un droit qui outre sa particulière complexité, se caractérise par la recherche du compromis, l’arbitrage plutôt que le contentieux.  

Homme ouvert et généreux, c’est à Casablanca qu’il exercera, au sein d’un cabinet où se côtoieront plusieurs nationalités. Une situation rare, dans un pays qui connut une forme de lutte de libération contre l’occupant français.

A la différence en effet de la plupart de ces hommes et de ces femmes qui connurent l’aventure coloniale, il avait choisi de ne pas partir « pour la métropole », lorsque le Maroc accédera à son indépendance.

Singulièrement, le fait d’être né à Tanger, ne fut pas pour lui un handicap. Maître Pancrazi était au Maroc un homme connu et respecté. Dans les moments les plus difficiles de la colonisation, il avait fait partie des personnalités qui s’étaient élevées contre l’envoi en exil du roi Mohamed V. Un acte qui peut aujourd’hui paraître anodin, mais qui fut à l’époque considéré comme étant de bravoure et qui aurait pu causer les plus graves ennuis à leurs auteurs. Mais un acte conforme à sa personnalité d’homme « droit et juste ».

Le peuple marocain et la famille royale n’oublieront jamais ce geste et ils lui en furent toujours très reconnaissants. Par la suite, c’est l’Histoire qui rendra hommage à sa clairvoyance.

A Pietra, « Loulou » ainsi que ses proches aimaient à l’appeler affectueusement, était estimé et respecté de tous. On pouvait le voir à l’occasion des vacances s’installer dans sa maison de famille à Piezza à l’Olmu, avec son épouse Marie née Raffalli, où venaient les rejoindre leurs enfants, Laurent et Hélène, leurs époux et ses petits-enfants, sa belle-sœur Francette.

Sa gentillesse et sa générosité étaient connues de tous. Il nous a quittés l’année passée, à l’âge de 88 ans. Il fait partie de ces personnalités qui manqueront à notre village et qui seront difficilement remplacées. « Autres temps, autres mœurs ».

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