Le Père Olive à Saint Jean / © FTViastella

 Photo Via Stella

C’est le Conseil de l’ensemble paroissial Alesani-Cervioni- Moriani, qui a pris l’initiative d’un hommage au père Olive Tagliazucchi, qui a exercé son ministère dans les pièves de l’Alesani, de Campoloro et de Verde, de 2002 à 2011.

Un recueil, qui en 58 pages retrace sa vie de prêtre, en Corse du sud de 1967 à 1978, en qualité d’aumônier militaire de 1978 à 2000, puis en Castagniccia, après deux années à l’université de Corte.

Né en 1942, ce sera une carrière somme toute classique pour un Corse de sa génération, avec un temps fort, l’accompagnement des troupes combattantes sur différents théâtres d’opérations, sur lesquels le pays sera impliqué. Une carrière militaire qui lui valut nombre de décorations et en particulier la légion d’honneur, jusqu’au grade d’officier, qu’il arborera avec une certaine fierté.

Sans explication rationnelle, cet enfant de Novale peu connu du grand public, qui avait quitté son village à l’âge de 10 ans pour rejoindre le petit séminaire, allait très vite inspirer, lorsqu’il y reviendra un demi-siècle plus tard, au-delà même de la représentation religieuse, un respect empreint d’une profonde affection.

Un charisme d’une grande élévation, qui faisait qu’il était révéré par toute une population, comme peut-être peu ne le furent avant lui, aussi loin que l’on remonte dans nos mémoires.

C’était toujours un instant d’immense bonheur que de converser avec cet homme simple, humaniste et bienveillant et dont on disait qu’un geste, une expression ou un mot le plus souvent en langue Corse, suffisait pour ceux qui s’en ouvraient à lui, à atténuer des blessures de la vie.

Tout le monde aimait Père Olive, on s’était habitué à lui dans les pièves de la Corse profonde où il exercera 9 années durant, jusqu’à faire naturellement partie de la vie de chacun, que l’on soit croyant ou non.

Son départ pour Bastia en 2011, fut un véritable traumatisme pour les populations mais certainement pour lui aussi. On s’apercevra très vite en effet qu’il avait eu besoin de nous autant que nous de lui ; ne dit-on pas qu’il ne s’était jamais vraiment adapté à sa nouvelle paroisse ? Il avait confié à Sandrine Casabianca, véritable égérie du couvent : «  Si u Vescu crede chi aghju da piglia à mio ritirata in Bastia, si sbaglia »

Oui, un véritable choc, dont il semble que ses paroissiens ne se soient toujours pas remis non plus et la référence à Père Olive, omniprésente, n’a certainement pas facilité la tâche de ses successeurs.

Un recueil pour lui rendre hommage, un ouvrage à son image, sans prétention, de nombreuses photos, des témoignages, qui suscitent l’émotion et que tous ceux qui connurent fratucciu Ulivu apprécieront à sa juste valeur.

Un hommage qui a le mérite d’exister et dont il convient de saluer les initiateurs, en particulier le père Richard,  actuel gardien du couvent, un premier pas, qui devrait permettre d’ouvrir la voie à une étude plus approfondie.

On peut en effet se demander si un personnage qui a su acquérir une telle dimension en quelques années, ne mériterait pas que lui soit consacrée une véritable biographie, mettant en lumière son aura et l’expliquant. Peut-être une idée de thèse pour l’université de Corte.

 Il peut être passé commande du livret à l’association diocésaine du couvent d’Alesani, au profit de qui iront les bénéfices de la vente.    

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