Dimanche 27 janvier, on a fêté la Sainte Dévote, une des plus grandes saintes insulaire qui fut proclamée patronne principale de la Corse en 1820.

Mais peu nombreuses ont été celles à qui l’on a souhaité leur fête, Dévote est un prénom qui a progressivement disparu, en Corse comme au plan national.  

Plus aucune Dévote n’a été enregistrée par les officiers de l’état civil depuis 1980, et de 1940 à 1980, seules 7 Dévote l’avaient été.  

Ce prénom qui signifie « vouée à Dieu » a toujours eu une présence dans les familles de Pietra di Verde et ce jusqu’au début de la seconde guerre. Il s’agissait le plus souvent, selon la tradition, d’honorer un ascendant qui le portait.

Quelles sont les causes de cette désaffection ?

Le prénom a certainement souffert, du sens  péjoratif pris par l’adjectif, en particulier dans la littérature française à la fin du 17e siècle qui avait fait du dévot, un être tartufe et profiteur.

La Corse sut y résister, ayant à l’esprit que la sainte née en Corse à Mariana (Lucciana) ou à Aleria, selon les sources, en 283, y mourut en martyre à l’âge de 20 ans, sous le règne des  empereurs romains, pour ne pas avoir voulu répudier sa religion catholique.

Le prénom de Dévote est aussi profondément attaché à l’histoire plus récente de la Corse, on dit que c’est aux cris de Santa Dioda que les corses repoussaient l’envahisseur génois et que cette force leur fut donnée par la sainte.

Mais outre l’acception dommageable qu’il prit avec le temps, le prénom contenait en lui-même un engagement trop fort envers la religion, ce qui le rendait encore plus difficile à porter dans la France de plus en plus laïque de l’après-guerre.

Il pourrait toutefois réapparaitre en Dioda, dans sa langue d’origine, sa traduction en langue française Dévote, ayant été la cause  de sa désaffection.

Il serait en effet regrettable que la Corse perde un prénom chargé de tant d’histoire et de culture.

D’autant plus regrettable que l’on dit des Dévote qu’elles sont « sensibles, intelligentes et communicatives… » 

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