
Fabrication des canistrelli de Pietra
Sabrina dans son laboratoire

Réouverture de la ligne ferroviaire de la côte orientale ?
Ancienne maison du garde barrière et ancienne gare d’Alistro
Les embouteillages monstres que connait Bastia, la pollution qui ne l’a pas épargnée, le stationnement devenu pratiquement impossible, asphyxient la ville. Tout déplacement au chef-lieu du département devient une épreuve.
Certains piétrolais particulièrement avisés, ont trouvé la solution. Ils vont garer leur voiture à la gare de Casamozza et arrivent sans encombre, avec la micheline, au centre de Bastia.
Parcmètres, fatigue, temps perdu, essence…Pourquoi ne pas développer cette idée ?
D’autant qu’une ligne Bastia-Casamozza-Ghisonaccia, qui par la suite ira jusqu’à Porto Vecchio, avec une gare à Alistro, existait depuis 1888 et jusqu’à la fin de la seconde guerre, au cours de laquelle fut détruite une grande partie de son infrastructure. La ligne, comme chacun sait, ne sera pas reconstruite.
Hyacinthe Vanni, président des Chemins de Fer de la Corse (CFC) vient de lancer l’idée de sa réouverture. Il a promis de rétablir le tronçon Casamozza-Folelli « d’ici » 2018.
Même s’il convient d’être extrêmement prudent, en période de diète budgétaire, on ne peut qu’applaudir à un tel projet et même rêver un peu…Pourquoi pas jusqu’à Ghisonaccia avec la gare d’Alistro ?
Un Saint à pendre
Tout le monde dans notre région, a entendu raconter des historiettes de Grossu Minutu. Peut-être moins les jeunes générations.
La tradition le dit originaire des Perelli où il aurait vécu au 18e siècle. La Causticité et les réparties de ce tragulinu qui sillonna la Castagniccia, firent sa notoriété.
Le site « des belges amoureux de la Corse » http://www.grossuminutu.com/?m=0 site remarquable par la richesse des informations qu’il contient sur notre micro région, a réuni nombre de ses historiettes Celle d’un saint à pendre* est certainement l’une des plus représentatives de cet humour si particulier.
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Ayant appris qu’un grand peintre italien était arrivé aux Perelli, les habitants de Cervione envoyèrent trois membres du Conseil de Fabrique pour passer commande à l’artiste, d’un tableau représentant Saint Erasme protecteur de la petite cité.
Le peintre se trouvait sur la place du village, entouré de nombreux admirateurs, lorsque les députés arrivèrent. Après accord financier, il leur demanda quel moment de la vie du Saint il devait représenter sur son tableau. « Le voulez-vous en train de prêcher la foi, ou bien faut-il que je peigne son martyr » questionna l’artiste.
Et, comme les envoyés de la paroisse de Cervione hésitaient sans fin, Minutu Grossu, qui avait assisté aux tractations s’exclama:
« Peignez-le donc vivant, Maître…Ils auront toujours le loisir de le pendre, plus tard !… »
*Avec l’aimable autorisation du site des belges amoureux d la Corse. http://www.grossuminutu.com/?m=0
INFOS PRATIQUES
Une coupure d’eau aura lieu MARDI 26 AVRIL à partir de 14 H
Le secrétariat de Mairie sera fermé jeudi 28 et vendredi 29 avril
Des vents violents (vigilance jaune) sont prévus sur la Corse jusqu’à mercredi 27 avril au soir

Nos producteurs sur les marchés : A Stalla à Poggio Mezzana
C’est derrière un somptueux bouquet de collerettes translucides, formé par les sachets de Canistrelli, que ceux qui se sont rendus au marché de Poggio Mezzana, ce dimanche 24 avril, pouvaient découvrir Sabrina et Gina.
Tartelettes aux pignons, fiadones, sablés, tourtes aux herbes, quiches, toute la gastronomie corse de la biscuiterie sucrée – salée, avec en prime la grâce et la gentillesse de nos deux jeunes concitoyennes pour accueillir un public de connaisseurs.
Tous les produits avaient été testés et validés par d’intransigeants piétrolais qui étaient venus les encourager et confirmer que tout est « à consommer sans modération ».
Rappelons que depuis déjà bien longtemps, les charcuteries et fromageries Toracca et Valery, proposent leurs produits sur le prestigieux marché de Bastia le samedi matin. Des produits fabriqués selon la tradition et dont la qualité, qui est reconnue bien au-delà de notre village, nous honore à tous.
Charcutiers, biscuitiers, fromagers de Pietra, participent à la promotion des produits de notre terroir. A ce titre, ils doivent être remerciés.

Mathieu Savignoni, « Amour de la sagesse »
Supermarché du temps passé, on y trouvait de tout, épicerie, habillement, chaussures, quincaillerie, outils, peinture, mercerie…Au Mucchiu, dans un espace de quelques dizaines de mètres carrés, on avait en quelque sorte, à la fois Leclerc et Weldom.
On était accueilli par Mathieu, singulier personnage, hors du commun et hors du temps, dont la personnalité dépassait l’aspect commercial du lieu.
Venaient s’y réunir, certes tous ceux qui avaient quelque chose à acheter, mais aussi ceux qui à cette occasion, auraient profité de ce philosophe d’une grande profondeur d’esprit, cultivé comme peu peuvent s’enorgueillir de l’être, une culture acquise pour soi, pas pour la parade.
Un certificat d’études primaires en poche, bien suffisant pour tenir un commerce de village, qu’il revendiquait avec fierté, un des moments les plus forts de son adolescence.
Avec Mathieu, on était en mesure de recevoir sa première leçon d’humilité, en même temps que de grandeur d’âme, qui valait très largement tous les bacheliers et les BAC + je ne sais trop combien.
A l’écouter parler à la perfection, un français châtié dont on pouvait se demander où il l’avait appris, à entendre les raisonnements qu’il tenait et les analyses qu’il faisait, on comprenait vite qu’il y avait au-delà des titres universitaires et des grades ou fonctions mirobolantes, dont chacun d’entre nous a toujours cherché à se parer, l’intelligence, en tant que faculté de connaître et de comprendre, d’accepter la contradiction et la différence, de reconnaître l’importance d’autrui, quel qu’il soit, et de ne retenir de chacun que ce qu’il y a de meilleur.
L’entrée principale du magasin, comme celle de son domicile situé au- dessus, était à gauche de celle du docteur Ferrandi qui fut sénateur de la Corse.
Les deux maisons étaient contigües, coïncidence étrange ? Peut-être pas, deux fortes personnalités, qui se respectaient, deux intelligences, deux conceptions des hommes, qui avaient conduit le second à entrer en politique, le premier ayant trop le respect de l’homme pour s’y aventurer disait-il.
En entrant, on était saisi par l’exiguïté des lieux, et la présence un peu surréaliste de ce petit homme au physique et au charme d’acteur de cinéma russe des années 50, qui vous accueillait avec courtoisie et simplicité.
Passé les civilités d’usage et parfois un échange sur l’actualité du jour, il demandait invariablement, avec son accent si particulier, par une formule qui lui correspondait: « tu as besoin de quelque chose ? »
Tout le monde recevait le même accueil, les enfants à qui il s’adressait comme à des adultes, ce qui n’était pas dans les mœurs de l’époque, de même que ceux, trop nombreux en ces temps là, dont il savait qu’ils ne paieraient que « plus tard », qu’il servait comme tout à chacun, sans jamais avoir le moindre comportement allusif à leur situation.
Lorsque l’on s’en étonnait, il répondait invariablement par des formules telles que : « Tu n’aurais pas voulu que je refuse les chaussures pour la rentrée des classes ? »
Une échoppe de la Corse profonde, que l’on vit évoluer avec deux signes qui allaient sceller sa disparition à la fin des années 70, l’arrivée du jambon de Paris, qui fit fureur et la disparition du vrac, précurseur des self-services… et du prêt à penser.

Cartes postales de Pietra à la Stalla
Une nouvelle initiative de la Stalla qui ne cesse de surprendre tout son monde, des cartes postales de Pietra !
Après les canistrelli, qui se vendent comme des petits pains et alors que l’on était branché « macarons aux amandes », entre parenthèses dignes des meilleurs de chez Ladurée, un présentoir de cartes postales de Pietra a surgi au-dessus des journaux, au moment où l’on s’y attendait le moins.
Un rêve pour beaucoup, car il faut savoir que le dernier commerçant du village à en avoir proposées, fut le regretté Mathieu Savignoni (père de Maddy, Antoine, Marc et Louis), il y a près d’un demi-siècle… Certains les avaient conservées comme des reliques et on ne pensait pas qu’un jour on en verrait à nouveau.
C’est désormais chose faite. Sabrina nous promet une plus grande diversité, pour le moment ce sont des vues du village, avec le barrage qui n’existait pas alors, et des Temponi, qui sont proposées à la vente. Affaire à suivre…

A Signora Madelena, peintre d’un autre monde
Portrait di a Signora Madelena
Née à la fin du 19e siècle, peu nombreux d’entre nous peuvent se prévaloir d’avoir connu Madelena Banghala née Nicolaï, peintre et poétesse.
C’est sur la fin de sa vie, qu’on l’appellera a Signora Madelena. Sauf quelques années au Maroc, où elle connut son mari, elle a habité le plus clair de sa vie dans la maison familiale di u Chernaghiu. C’était la tante de Monette, elle décèdera en 1982.
A Signora, un titre hérité de ses parents u sgio Tumbellu et a Signora Lilina, mais que la communauté villageoise ne transmettait pas automatiquement aux enfants de ceux qui le portaient.
Un titre qui paraît aujourd’hui désuet, comme celui de sgio, mais qui était, pour celui qui avait le privilège d’en voir précéder son nom, une marque de respect, une référence, un exemple, en même temps qu’une reconnaissance.
Aujourd’hui, il n’y a plus de sgio ou de Signora, tout va trop vite, on est porté aux nues ou voué aux gémonies, parfois d’un instant à l’autre, selon l’humeur du moment, ou l’intérêt que l’on y trouve.
Le village
A Signora peignait le village, qui lui inspirait aussi des poésies beaucoup in lingua nustrale*. Sa participation à l’enrichissement culturel du village, lui valait le respect.
La sérénade
Le respect car nombre de piétrolais étaient eux aussi à cette époque, poètes, compositeurs, conteurs, improvisateurs des fameux chiame e rispondie, interprètes de paghiele de tribiere et de lamenti, donneurs de sérénades…
Des modes d’expression artistique, mais aussi une façon de raconter la vie, d’exprimer ses peines, plus rarement ses joies, de déclarer sa flamme à sa bien-aimée, des moments de très forte convivialité qui renforçaient les liens entre tous.
Femmes récitant leur rosaire
A Signora Magdelena a fait partie de cette dernière génération de cet autre monde d’un peuple à forte identité, qui avait une culture du quotidien, une langue et des valeurs assumées que la peintre a traduites dans ses œuvres.
L’identité corse se dissout lentement, la culture est devenue trop académique, la langue enseignée à l’université a une consonance de solécisme, pour ceux qui la parlent couramment. Elle ne pourra remplacer la langue maternelle, avec ses formules idiomatiques qui reflètent l’âme d’un peuple.
Le marié conduit la mariée dans sa nouvelle maison
Quant aux valeurs, celles de solidarité, d’entraide, de respect d’autrui et de reconnaissance, elles tendent à s’effacer, comme c’est le cas partout ailleurs, le profit restant trop souvent la seule boussole, dans une société de plus en plus matérialiste où l’esprit a de moins en moins de place.
La récolte des châtaignes en famille, le retour
C’est en regardant la peinture di a Signora Magdelena, que l’on prend conscience de ce décalage, ce sera le prix à payer au progrès.
Le porteur d’Icones qui effrayait les enfants
Et c’est en cela que la peinture di a Signora présente le plus grand intérêt, car à travers l’art, c’est une évidence, se profile aussi une société qu’elle a su décrire.
Des femmes qui filent la laine
Les porteuses d’eau
Une société de dur labeur, sans confort, sans commodités, que ne regrettent pas la plupart de ceux qui l’ont connue.
L’enterrement
La peinture di a Signora Magdelena, de caractère naïf au plan du genre, nous révèle cette époque avec un clergé omniprésent, une famille au sens le plus large du terme, qui avait une place fondamentale, supérieure à celle de l’individu qui s’effaçait devant elle.
U Fucone
Peinture d’une famille qui se réunissait autour de ces fucone qui trônaient au sein des foyers et ne s’éteignaient jamais, pour la nourrir, la chauffer, et la rassembler à la veillée, pour en quelque sorte s’y recueillir comme devant un autel.
Ils étaient un symbole fort d’unité et de solidarité de la famille, chacun, des plus jeunes aux plus vieux venant l’alimenter et ainsi la perpétuer.
Femme se rendant à un enterrement
Une peinture enfin où domine le noir, pour montrer peut-être, combien au sein des familles souvent très nombreuses, les temps étaient durs, les vies plus courtes et les deuils nombreux eux aussi, pour expliquer encore que les femmes sortaient voilées de noir, comme une marque de respect jusque à l’extrême, des morts comme des vivants.
Femme seule
A Signora Magdelena a peint une Corse en noir, mais une Corse de la dignité et de la fierté, ni rancœur, ni envie, ni rivalité, dignité et fierté, comme des signes de grande noblesse, sa Corse à elle.
Les hortensias
A la fin de sa vie, elle devait peindre un bouquet d’hortensias, peinture singulière, prémonition d’une société aujourd’hui décomplexée, certains diront libérée, par la disparition de ce que l’on appelait la réprobation sociale, règle non écrite de la vie en société.
*Voir le site de Marc Giorgi

Messe en souvenir de Madeleine STRABONI
Cela fait maintenant un peu plus de cinq ans (février 2011) que Madeleine STRABONI nous a quittés. Nous gardons d’elle le souvenir d’une femme discrète, réservée, bienveillante à l’égard de tous, qui a voué son existence à l’intérêt commun.
On se souvient que cette ancienne factrice de Pietra qui vécut modestement, avait fait don de ses économies -l’épargne de toute une vie- à la commune et à l’église, c’est-à-dire à son village.
Madeleine STRABONI a pendant longtemps tenu bénévolement le secrétariat de la mairie avec dévouement et compétence.
Sa distinction naturelle, son amabilité, sa grandeur d’âme ont fait d’elle un exemple pour chacun d’entre nous.
La communauté catholique de Pietra di Verde, a évoqué son souvenir en faisant célébrer, ce samedi 16 avril, une messe en sa mémoire.
Décès d’Isabelle RAFFINI
Nous apprenons avec tristesse le décès d’Isabelle Raffini, survenu ce jour à l’hôpital de Bastia à l’âge de 88 ans. Mariée à feu Raffini Thomas, les époux s’étaient retirés à Cervioni à la retraite, après avoir vécu à Lyon où Thomas était employé de mairie.
Dans la tradition des Raffini, ils eurent dix enfants et de très nombreux petits enfants.
Isabelle faisait en effet partie de la grande famille des Raffini de Pietra di Verde qui comprenait elle-même 11 enfants, sept sont encore de ce monde : Jeannot, Antoine, Félix, Berthe épouse Biaggi, Régine Veuve Didier, Pancrace veuve Ferroni et Philippa.
La maire de Pietra di Verde et les conseillers municipaux, adressent à ses enfants, à ses petits enfants, à ses frères et soeurs, leurs condoléances attristées.
La famille reçoit à Prunete au funérarium Mazzieri, ou le corps est exposé.
La levée du corps aura lieu lundi 18 avril à 14 h 15, la messe suivra à la cathédrale de Cervioni à 15 heures.