Déchets ménagers : « Nous allons dans le mur, mais que faire ? »
Mais le mode de traitements des déchets étant de la compétence de l’Assemblée de Corse, on confiait mezzo voce, que ce n’était pas le moment de demander aux élus de changer de stratégie dans un domaine aussi sensible.
La réunion prit fin après moins d’une heure, elle avait débuté avec trois quarts d’heure de retard, commission d’appel d’offres oblige. Pas grand-chose à dire de plus.
Chacun est reparti, amer et résigné, se disant qu’il faudra bien trouver une solution, pour mettre un terme à ce que l’on a appelé la crise des déchets. Wait and see disent nos amis britanniques, pour exhorter à la patience.
Le moulin
Pour satisfaire à la demande préalable et nécessaire « d’une solide phase d’ingénierie » telle que décrite par l’Agence, M. Martinetti devait solliciter l’Agence du tourisme de la Corse pour qu’elle prenne en compte, au titre de l’aide et du conseil, l’étude d’ingénierie exigée.
Dans une lettre du 15 avril 2013, cette dernière devait solliciter des éléments et pièces complémentaires, consistant en une note d’opportunité, des devis, des évaluations, un plan de financement et un projet de marché détaillé, avec cahier des clauses administratives particulières… bref une complexification incessante du projet, qui rendait une commune de la dimension de Pietra di Verde insusceptible de l’assumer à elle seule.
Les choses devaient semble-t-il en rester là, et ce dossier ne devait plus connaître d’évolution.
Actuellement un projet moins ambitieux existe au niveau de la communauté de communes de l’Oriente, avec des structures plus légères. Une étude globale (concernant l’ensemble des communes de la communauté) est en cours. Le logement ne peut être envisagé seul. Il ne peut-être que le complément d’un objectif touristique. Le chemin de randonnée de Pietra qui connait actuellement un certain succès, sera peut-être le premier maillon de cette infrastructure, condition sine qua non pour envisager, la réhabilitation en gîte d’étape de ce que l’on appelle « le moulin », à condition toutefois que ce site, apparaisse comme étant la meilleure solution.
*« U mio mulinu célèbre chanson de Charles Rocchi. » Cliquer sur : https://www.youtube.com/watch?v=JPyGsS4r7Zc
Ce que l’on n’aurait jamais voulu voir à Pietra !
En cette période de Toussaint qui est celle du souvenir et de l’hommage à nos chers disparus que nous honorons en allant nous recueillir sur leurs tombes, y déposer des fleurs, y allumer des bougies, en cette période sacrée pour tous, il en est de chez nous, il en est de Pietra, qui pour se débarrasser de leurs détritus, de leurs vieux pots et des étuis de bougies consumées, n’ont pas hésité à les « balancer » par-dessus le mur du cimetière, sans se soucier qu’ils allaient atterrir devant un caveau, sans se préoccuper non plus de nous tous, qui se rendant au nouveau cimetière se verront offrir ce spectacle désolant, par ceux qui sont des nôtres et qui ne respectent plus rien, parce qu’ils ne se respectent plus eux-mêmes.
Croyons qu’il ne s’agit que d’un moment d’égarement et que l’on ne verra plus ce que l’on n’aurait jamais voulu voir à Pietra.
C’est officiel : nos poubelles partiront sur le continent !
Fin novembre, Prunelli aura atteint le tonnage sur lequel un accord avait été conclu entre les différentes parties au début de l’été. Tallone et Viggianello étant désormais totalement hermétiques à tout apport extérieur, le problème de la destination de nos déchets ménagers va à nouveau se poser dans quelques semaines, avec une acuité sans pareille.
Le Syvadec vient de nous en informer par un courrier, qui indique qu’il a lancé une procédure d’appel d’offres, pour faire exporter nos déchets sur le continent, en attendant que le 4e site de stockage soit mis en service.
On imagine sans peine le coût phénoménal que va engendrer la collecte, le transport sur le continent et le traitement des déchets, dont certains nécessiteront un important conditionnement.
Et il y a tout lieu de craindre que cela dure un certain temps. A notre connaissance, le 4e site d’enfouissement n’est pas encore trouvé, les communes ne se bousculent pas pour obtenir ce marché, et une fois l’oiseau rare déniché, il faudra procéder aux aménagemen et équipements nécessaires, ce qui peut demander plusieurs mois.
Aucune évaluation n’a encore semble-t-il été faite, mais tout cela va coûter très cher, il faut en être conscient. En attendant, tout le monde est convoqué en urgence à Corte jeudi 29 octobre « afin d’estimer les impacts financiers » d’une telle dépense.
On a parlé d’imprévoyance, d’atermoiements, de manque de réalisme, d’incapacité à gérer un problème essentiel de la vie de tous les jours, vieux comme le monde.
Certes. Mais rien d’autre là que les maux d’une société, qui trop souvent a fait sienne la formule du « petit père Queuille »* : « Il n’y a pas de problème que l’absence de solution ne finisse par résoudre.» GP
*Homme politique sous la 3e et la 4e République.
Images d’automne
De Chiatra…
Vers Pietra..
(22 octobre 2015, 14h 30)
Réunion d’information du collectif « Zeru Frazu »
L’objectif est très ambitieux : « zéro déchet, zéro gaspillage », en privilégiant deux axes, une collecte de porte à porte avec un tri à la maison et une tarification adaptée.
-Une collecte de porte à porte, dit « tri à la maison ».
C’est à dire que la collecte se fera, non pas au niveau de conteneurs dans lesquels les usagers auront déversé leurs déchets, mais directement chez les habitants, au niveau de chaque habitation ou groupe d’habitations, et ce n’est qu’ensuite qu’ils seront mis, par les employés municipaux, dans les conteneurs, pour être collectés.
Il devra avoir été satisfait préalablement par chacun, à un tri sévère, imposé par une réglementation, qui pourrait donner lieu à des amendes, s’il n’est pas respecté.
Un tri très strict, effectué selon la nature des déchets, verres, cartons, journaux, plastiques, métaux, biodéchets, déchets résiduels…qui seront ensuite et pour certains valorisés ou recyclés*, pour d’autres enfouis et pour les biodéchets, fermentescibles ou putrescibles, compostés.
-Une tarification incitative
Selon Jacques Muller, il faut faire payer en fonction du poids des déchets qui sont produits et selon la qualité du tri.
Se pose alors le problème de la formation des gens, avec par exemple l’envoi « d’ambassadeurs du tri », celui du contrôle des poubelles, avec l’utilisation de sacs transparents pour le faciliter et aussi, le cas échéant celui de la pesée des poubelles pour fixer le tarif.
L’exemple de Linguizetta, leader dans ce domaine fut cité à plusieurs reprises et Séverin Medori, fit part de son expérience.
La réunion devait s’achever après que plusieurs questions furent posées à M. Muller, qui ne devait pas cacher sa sensibilité écologiste qui expliquait son engagement et une vue très optimiste des choses.
* Il existe 2 types de valorisation : la valorisation matière (ou recyclage) et la valorisation énergétique. La valorisation matière consiste à utiliser un déchet pour le transformer en matière première, en utilisant les déchets des matériaux, plastiques, papiers, métaux…On parle aussi de recyclage. La valorisation énergétique consiste à utiliser le déchet pour sa valeur calorique (incinération). Dans de très nombreuses agglomérations, on les utilise pour produire l’eau chaude et le chauffage.
Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu
Depuis déjà un certain temps, le tableau représentant San Pancraziu, affecté à la chapelle qui porte son nom, se trouvait entreposé dans la salle de la mairie, après avoir été restauré.
Il a réintégré un espace religieux et se trouve maintenant dans l’église, en attendant de pouvoir être replacé dans la chapelle. Il a été mis au-dessus de la porte d’entrée du clocher.
Le tableau représente San Pancraziu sous des traits juvéniles, avec dans une main une branche de palmier, le palmier signifiant la victoire, le triomphe sur la mort et symbolise aussi le martyr.
San Pancraziu avait été décapité à l’âge de 14 ans, sous l’empereur Dioclétien, pour avoir refusé de renoncer à la religion catholique, à laquelle il s’était converti.
Décès de Marie-Thérèse Sartini née Raffini
C’est avec infiniment de tristesse que nous venons d’apprendre la disparition de Marie-Thérèse Sartini née Raffini à son domicile de Pietra di Verde, ce matin samedi 17 octobre, entourée de l’affection des siens.
Agée de 85 ans, cela faisait plusieurs années que nous savions que Marie- Thérèse était bien fatiguée. Elle avait habité longtemps à Marseille, puis était venue se retirer dans son village natal.
Le Conseil municipal présente toutes ses condoléances à leur collègue Evelyne Sartini sa fille, à Jeanine, Louis, Pierrot, Yves ses quatre autres enfants, à ses frères et sœurs et à toute sa famille parents et alliés.
La cérémonie religieuse aura lieu lundi 19 octobre à 11 heures, en l’église Saint Elie, la crémation suivra à Bastia selon les dernières volontés de la défunte.
Merci père Vincent
Lorsqu’une église ferme, lorsque le culte n’y est plus célébré, c’est l’âme d’une communauté toute entière qui disparaît un peu.
L’abbé Pellegri, avec le père Olive*, furent les derniers prêtres corses affectés à notre église. Depuis une vingtaine d’années, avec la crise des vocations qui touche aussi l’église de Corse, des prêtres venus de l’extérieur viennent dire la messe et assurer les différentes cérémonies de baptême, de mariage et d’enterrement, célébrer les moments les plus forts de notre existence, ceux de la vie, ceux de l’amour, ceux de la mort, pour tous ceux qui le demandent, croyants ou non croyants, pratiquants ou non pratiquants, car ainsi que père Vincent aime à le dire, croire en Dieu c’est d’abord « aimer son prochain comme soi-même. » (Matthieu 22.39)
Grâce au père Vincent, qui est venu depuis sa Pologne natale, l’église de Pietra, comme bon nombre d’églises de notre micro région, continue d’exister. Nous lui devons pour cela une infinie reconnaissance. Il a appris la langue, il a appris nos mœurs, il a appris aussi et surtout à gérer nos états d’âme, ce qui n’aura pas été chose la plus facile reconnaissons-le.
Homme cultivé, perspicace, doté d‘un incontestable charisme, il a certainement aussi ses travers et ses humeurs, mais comme nous tous, et c’est tant mieux, car on sait bien que ce sont nos faiblesses qui nous rendent profondément humains et qui souvent vont mettre nos qualités en valeur.
Celles de père Vincent sont grandes, ce sont celles que possède un pasteur qui nous aime et que nous aimons. G.P.
*Père Olive Tagliazucchi , Chapelain de Saint-Lazare de Corse, en résidence au couvent d’Alesani à partir de l’année 2002 devait, après sa retraite en tant qu’aumônier militaire, assurer la célébration du culte à Pietra di Verde. Il fut ensuite nommé curé de l’église St Jean Baptiste de Bastia. Il est décédé le 24 septembre 2013.
4èmes Rencontres des Adhérents du SYVADEC
Les péripéties que nous avons connues ces dernières semaines, et la sortie de crise avec le protocole signé à Ajaccio le 25 septembre, auraient permis de penser que cette « rencontre » revêtirait un intérêt plus grand.
En réalité c’est pour les communes ou communautés de communes qui ont déjà commencé à mettre en œuvre le tri sélectif que la réunion fut la plus intéressante.
L’idée est la suivante : l’incinération est démotivante, alors que l’enfouissement exige un tri rigoureux. Trions et nous n’aurons besoin ni d’usine d’incinération, ni de sites d’enfouissement ou si peu…
Le compostage fut tout d’abord à l’honneur. Il est apparu comme une des clés du système, par la valorisation des biodéchets. Il donna lieu à l’intervention du Syndicat intercommunal de collecte et de valorisation des déchets du Libournais (Haute Gironde) qui développe une politique globale sur les biodéchets (compostage, gestion des gros producteurs et collecte en porte à porte) et ce sur un territoire de 141 communes auprès de plus de 200 000 Habitants.
L’après-midi de cette journée permit de répondre à la question : comment développer ses performances de tri.
L’exemple d’une collectivité, la commune d’Oristano en Sardaigne et celui d’un établissement public, le Syndicat mixte de Thann Cernay, firent l’objet d’interventions qui expliquèrent comment par un tri strict, avait été atteint un taux de valorisation respectif de 77 et 60%, alors que la Corse est actuellement à un taux de 20%.
Le problème du coût a aussi eu une large place dans le débat.
Une plus grande homogénéité des participants auraient certainement donné à cette réunion un plus grand intérêt. Il y avait trop de différences entre les représentants des collectivités ou établissements publics présents.
Une petite commune comme Pietra qui n’a pas encore mis en œuvre le tri sélectif ne peut trouver le même intérêt que d’autres déjà très avancées dans le processus .
*Le SYVADEC est un syndicat mixte à vocation régionale, le premier en France, chargé de la prévention, du recyclage, de la valorisation et du traitement des déchets ménagers. Il définit la politique de gestion des déchets de Corse autour du projet régional de traitement des déchets. Créé le 13 juillet 2007, il exerce sa compétence en lieu et place des communes et des EPCI adhérents.
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