A la découverte des peintres de Pietra

A la découverte des peintres de Pietra

 

Peinture Ă  l’huile sur toile de KalĂ©s Nz d’après une photo de P. Vinciguerra (In U piu bellu paese)

Exprimer leur vision de la vie, leur sensibilitĂ©, leur ressenti sur l’être, sur les choses, sur un Ă©vènement ; rendre hommage Ă  la beautĂ© de la nature, ĂŞtre source d’émotion, de rĂ©flexion, de spiritualitĂ© et pourquoi pas mĂŞme de transcendance, c’est la vocation des artistes, Ă  travers une peinture, une sculpture, un poème, une musique…

A Pietra di Verde , comme partout ailleurs sur l’île et de par le monde, poètes et écrivains, chanteurs, musiciens et peintres, racontent, déclament, chantent, glorifient leur village.

Dans un pays oĂą la nature est le théâtre d’un spectacle permanent et ceux qui en sont issus les comĂ©diens, dans un pays qui a depuis toujours Ă©tĂ© animĂ© par la passion, oĂą les relations sociales sont les plus complexes au monde, oĂą l’expression est foisonnante ; on est frappĂ© mais pas surpris par sa richesse humaine dans tous les domaines de l’art, par ses talents nombreux et par la crĂ©ation infinie que recèle la Corse, en particulier dans un art techniquement parmi les plus difficiles qui soit, la peinture.

Nous pouvons citer onze peintres qui sont de Pietra, ou qui peignent ou dessinent le village : Charlotte, Eliane, Françoise, JosĂ©e, Kalès, Madeleine, Marie France, Serena, Simone-Isabelle, Marie-Jo, Marie-Paule …Il y en a certainement d’autres, nous ne les connaissons pas toutes, mais toutes (et pourquoi pas tous) sont les bienvenues sur ce site.

En regardant leurs Ĺ“uvres, ou Ă  tout le moins celles qu’il nous a Ă©tĂ© donnĂ© de voir, une Ă©vidence s’impose, leur peinture n’est pas une simple reproduction, Â«Â le plus ressemblant possible, » ce n’est pas qu’une technique, mĂŞme si celle-ci a une grande importance, ce n’est pas seulement « dessiner en y appliquant esthĂ©tiquement des fluides colorĂ©s Â» ; pour Charlotte, Eliane, Françoise et les autres, la peinture c’est avant tout transmettre Ă  travers l’œuvre, un peu de son âme, de son Ă©tat d’esprit, de sa personnalitĂ© ; c’est communiquer une atmosphère, une ambiance, un charme une angoisse…

Assurer la présentation de chacune de nos peintres est un objectif que s’assigne la mairie de Pietra, car leurs œuvres font partie de notre patrimoine commun, dont il nous faut assurer la pérennité.

  

Pétition pour le maintien des bureaux de poste

Pétition pour le maintien des bureaux de poste

Une pétition circule actuellement à Pietra, comme dans les communes de Corse, pour demander le maintien des bureaux de Poste.

Les syndicats de postiers qui sont à l’origine de cette initiative craignent en effet que La Poste ne décide d’envisager la fermeture de certains d’entre eux, en particulier dans les petites communes.

Elagage des platanes : TRAVAUX REPORTES

En raison de l’indisponibilitĂ© de l’artisan qui en est chargĂ©, les travaux d’élagage des platanes, sont reportĂ©s.

L’interdiction de stationner  sur la rue principale, qui avait Ă©tĂ© prĂ©vue , du samedi 6 fĂ©vrier Ă  22 h au dimanche 7 fĂ©vrier Ă  22h est donc levĂ©e. 

 

Elie, un nom symbole d’unitĂ© et d’abnĂ©gation

Elie, un nom symbole d’unitĂ© et d’abnĂ©gation

  

Au fond d l’Ă©glise, au dessus de l’autel, Elie emportĂ© au ciel dans un char de feu  

Les saints ne manquent pas dans la religion catholique et ce sont généralement aux plus célèbres d’entre eux que sont consacrés les lieux de culte.

A Pietra di Verde, l’église porte le nom d’Elie, un prophète de la religion juive, né au 9e siècle avant Jésus Christ, assez peu connu du grand public.

Il vécut en ermite dans une grotte sur le Mont Carmel en Galilée, menant une vie d’ascète faite de privation, de prières et de méditation, dont s’inspirèrent une vingtaine de siècles plus tard, plusieurs ordres religieux en soif d’absolu, en particulier les Carmes.

Il fut aussi un militant actif du judaĂŻsme et c’est en menaçant des foudres divines les autoritĂ©s laĂŻques qui laissaient l’idolâtrie prendre le pas sur la religion qu’il la « sauva Â», en mĂŞme temps que le monothĂ©isme.

Les chrĂ©tiens et les musulmans lui en furent grĂ©. Ils le vĂ©nèrent, au point pour les premiers d’en avoir fait un de leurs plus grands saints et pour les musulmans, de le compter parmi les « gens de bien Â», le Coran mettant Elie au mĂŞme rang que JĂ©sus, Jean-Baptiste et Zacharie.

Elie ayant Ă©tĂ© l’inspirateur de l’ordre des Carmes, dont le rĂ´le dans l’édification des Ă©glises baroques en Corse Ă  partir du 18e siècle ne paraĂ®t pas contestable, il n’aurait pas Ă©tĂ© pensable que l’une d’entre-elles ne porte pas le nom de ce saint , symbole d’unitĂ© et d’abnĂ©gation.

 

TOZZA

TOZZA

Photo François Orsini

Au hit-parade des photos publiées sur Pietra di Verde, l’église baroque du 18e siècele et Tozza se disputent la première place.

C’est dire combien est grand le prestige de Tozza et combien cette maison construite sur un immense rocher à l’entrée de Pietra, symbolise notre village et d’une certaine manière la Corse profonde.

Le visiteur qui arrive à Pietra est immédiatement frappé par cette imposante proue qui domine la vallée et qui semble défier l’importun.

Car Tozza est avant tout un lieu chargĂ© d’histoire. Tout d’abord celle de la naissance mĂŞme de Pietra di Verde. Il ne fait aucun doute que c’est dans un souci de dĂ©fense que Tozza, en français le « gros rocher Â», a Ă©tĂ© choisie par ses premiers habitants qui dans le haut moyen-âge, vinrent s’installer dans cette partie de ce qui deviendra la piève de Verde.

Ce promontoire de 22 mètres était assurément la fortification idéale pour se défendre contre les intrusions extérieures de toutes sortes, qui conduisaient à privilégier l’édification d’habitations dans les endroits les mieux protégés.

Sa destination de maison fortifiée, plus que d’habitation, se poursuivra jusqu’à ce que la Corse soit devenue française.

Elle fut au 18e siècle, la propriété de Luiggi Ferrandi*, chef de guerre qui combattit vaillamment les génois et qui y hébergea, au début de l’année 1736, juste avant qu’il ne soit couronné à Alésani, Théodore de Neuhoff, l’éphémère roi de Corse, qui avait promis de libérer l’île de l’emprise de la République de Gênes.

Après avoir subi les affres du temps, Tozza a superbement été restaurée par Noël et Danièle Santarelli, ses propriétaires, qui ont su lui conserver son cachet et son caractère.

Comme chaque maison ancienne, elle fait partie de notre patrimoine commun et comme tous ceux qui participent à sa préservation, Noël et Danièle doivent être remerciés.

Leur générosité de cœur et d’esprit, bien connue de tous, est désormais inscrite dans la spiritualité de ces lieux.

*Voir sur ce site, le cimetière des Ferrandi.

 

Photo François Orsini

 

U Vadu, travaux retardés

U Vadu, travaux retardés

 

En montant en direction de San Pancraziu, au lieu-dit u Vadu, aucune protection n’existe contre le risque de basculer dans le vide pour un piéton ou un véhicule, en particulier la nuit.

C’est pourtant à cet endroit que les voitures et les petits camions qui se rendent tout en haut du village, font leur demi-tour pour repartir.

La sécurisation des lieux a été considérée comme devant-être effectuée prioritairement.

Les travaux de mise en place de la barrière de protection, qui devaient être réalisés à la suite de ceux di u chjassu, vont être retardés.

Toutes les pièces de l’ouvrage de sĂ©curitĂ© ne sont toujours pas parvenues, il faudra donc attendre encore…

 

Le cimetière des Ferrandi

Le cimetière des Ferrandi

   

Ange Massei a eu le beau geste de nettoyer le cimetière des Ferrandi envahi par les ronces et dans lequel il n’était plus possible d’accéder. Il lui a ainsi accordé une rémission, avant très vraisemblablement qu’il ne disparaisse à nouveau et peut-être cette fois-ci à jamais.

Dès que l’on franchit la grille, on est frappĂ© par la sobriĂ©tĂ© du lieu. De simples tombes en pierre brute sont alignĂ©es de part et d’autre et au bout d’une petite allĂ©e centrale. Au milieu, une croix, elle aussi de pierre, domine l’ensemble de l’espace funĂ©raire, que clĂ´ture un  mur grossièrement maçonnĂ©.

C’est là que furent enterrés jusqu’au milieu du 20e siècle les Ferrandi, cette famille de Pietra di Verde qui trois siècles durant, a donné à la Corse des hommes politiques, des ecclésiastiques et des chefs militaires, qui ont marqué son histoire.

L’un d’entre eux, François Pitti Ferrandi, qui devint sĂ©nateur et qui est encore dans la mĂ©moire des plus anciens, vivait il y a seulement quelques dĂ©cennies, dans la maison qui est aujourd’hui la propriĂ©tĂ© d’Antoine Savignoni. On le dĂ©signait respectueusement par « u dottore Â» et l’on s’adressait Ă  lui, en faisant prĂ©cĂ©der son nom du très rĂ©vĂ©rencieux titre de «  Sgio Â». Il fut une sorte de Dieu vivant.

Il était respecté et adulé par ses fidèles qui, quelle que soit leur condition, l’honoraient par des offrandes, qu’ils remettaient par délicatesse à sa gouvernante, en signe de reconnaissance pour ses bonnes grâces passées et à venir.

Aujourd’hui, plus grand monde ne serait en mesure de dire avec précision, y compris à Pietra, qui était le docteur Pitti Ferrandi qui vécut de la fin du 19e siècle jusque dans la première moitié du 20e.

Et le fait que ni ses anciens partisans, ni sa descendance, ne trouvent pas le temps de venir se recueillir sur sa tombe, dans un pays où le culte des morts a encore une place importante, montre combien la chute d’un homme et d’une dynastie peut être rapide et inexorable.

Mais pour le docteur, cet abandon avait déjà commencé de son vivant.

Après avoir Ă©tĂ© sĂ©nateur, il tomba en disgrâce Ă  l’issue de la seconde guerre mondiale. Ayant alors perdu tout pouvoir de donner, le cercle de ses courtisans s’étiola, d’autant plus vite, que l’on sait bien qu’après avoir reçu, et lorsque l’on n’a plus rien Ă  attendre, c’est très souvent la rancĹ“ur qui prend le pas sur la reconnaissance.  

La disparition de l’assise immobilière, avec la vente de la maison familiale, a eu pour effet d’accélérer le phénomène d’oubli, dans une famille dispersée, tandis que l’absence d’une sépulture de prestige, ne devait pas permettre à ses derniers fidèles, de maintenir longtemps allumée la flamme du souvenir.

 

 

 

A storia di u Chernaghiu

A storia di u Chernaghiu

Photo JC Valtin

Isolée au milieu du village entre le Muchiu et le Paesolu, si ce ne sont quelques habitations de construction relativement récente, la maison dénommée U Chernaghiu, que l’on trouve au détour d’un virage de la route étroite qui conduit vers le haut du village, date du 17e siècle.

SituĂ©e sur un Ă©peron rocheux, qui domine toute la vallĂ©e jusqu’à la mer, elle porte un nom pour le moins Ă©nigmatique, en français « Le carnage Â».

Photo JC Valtin

Une grande croix de bois fixĂ©e Ă  gauche de l’entrĂ©e, vient Ă©tayer les dires qui se transmettent depuis la nuit des temps, qu’un drame a bien eu lieu Ă  cet endroit, Ă  une Ă©poque que personne n’est en mesure de prĂ©ciser.

Que s’est-il passĂ© dans cette maison, ou peut-ĂŞtre au lieudit oĂą elle est situĂ©e, pour qu’on lui attribue un pareil nom ? Des hommes se sont-ils entretuĂ©s comme il arrivait que cela se produise dans la Corse de Colomba, selon les descriptions qu’a pu nous en faire Prosper MĂ©rimĂ©e ? A moins que cela ne remonte en des temps encore bien antĂ©rieurs, nul ne le sait.

Oui c’est la question que tout piétrolais a pu se poser. Que s’est-il passé à cet endroit du village devenu mythique, à la croisée de deux chemins encaissés, qui sont aujourd’hui deux voies étroites, l’une dominée en partie par une falaise rocheuse qui surplombe une ravine dans laquelle un petit cours d’eau, la plupart du temps à sec, serpente autour de hauts rochers, l’autre qui conduit au haut du village avant de se perdre dans la montagne.

Ce qui est sûr, c’est que nous avons là une configuration idéale pour des malfaiteurs qui souhaiteraient piller une maison ou tendre une embuscade, sans être dérangés et pouvoir ensuite s’évaporer dans le maquis, présent de tous côtés.

Des lĂ©gendes ont circulĂ©. La plus couramment admise serait celle selon laquelle deux femmes vivaient seules dans cette maison dans laquelle de la farine en quantitĂ© assez importante, avait Ă©tĂ© remisĂ©e dans de grands coffres, comme on peut d’ailleurs en trouver, dans les caves de  la maison du Chernaghiu Ă  l’heure actuelle.

Une des sĹ“urs, contre l’avis de l’autre, aurait rĂ©pondu favorablement aux appels d’hommes qui lui demandaient d’ouvrir la porte. Les pillards se seraient alors ruĂ©s Ă  l’intĂ©rieur de la maison, tuant l’une des deux sĹ“urs, l’autre ayant rĂ©ussi Ă  s’enfuir…Un scĂ©nario « Orange mĂ©canique Â» avant l’heure.

Il n’est pas impossible, si l’on s’en tient Ă  cette version, que le terme de Chernaghiu ait plus Ă©tĂ© utilisĂ© pour marquer l’horreur d’une telle agression, que pour signifier qu’un nombre important de personnes avaient Ă©tĂ© concernĂ©es par la tuerie.    

Toutes les hypothèses sont permises, aucune n’est dĂ©terminante. Le terme de carnage ou de tuerie pouvant mĂŞme concerner des animaux, on pourrait imaginer Ă  cet endroit une battue de sanglier, pourquoi pas, mais alors pourquoi la croix ?

Va-t-on savoir. Il n’y a pas de mémoire suffisamment sûre dans laquelle l’on puisse puiser, pour répondre à nos interrogations.

   

 Madelena Banghala NicolaĂŻ,

 La maison fut habitĂ©e au dĂ©but du siècle dernier, jusque dans les annĂ©es 80 par trois sĹ“urs, une poĂ©tesse, Madalena Banghala NicolaĂŻ, Divita Ă©pouse Savignoni et Graciosa NicolaĂŻ.

Madalena Banghala a chantĂ© et sublimĂ© le village de Pietra. Elle a consacrĂ© un poème Ă  la maison qu’elle a habitĂ©e « A mio Casa Â» dans lequel elle Ă©voque Ă  peine l’évènement, on relève deux vers : Â« E sempre e Chernaghiu serai chiamata, di lu passatu avemu lu rispettu Â». On ne trouve pas dans son Ĺ“uvre, d’explication sur la signification du terrible nom qu’elle porte, peut-ĂŞtre l’a-t-elle ignorĂ©e, peut-ĂŞtre a-t-elle voulu, comme tous ceux qui ont habitĂ© la maison, prĂ©server le mystère, ou les victimes de ce drame…  

 

 Simone-Isabelle Savignoni  

 Aujourd’hui, c’est sa nièce, la fille de Divita, Simone Isabelle Savignoni, que certains proches appellent Monette, qui habite U Chernaghiu, une maison Ă  son image, singulière, mystĂ©rieuse et comme elle un peu abstruse, tous qualificatifs qui en font leur charme.

    

Les Transports CASTELLI *

Les Transports CASTELLI *

Il est probable que la grande grève des taxis de 1912 Ă  Paris, qui donna Ă  Cecce l’occasion d’aller conduire dans la capitale des autotaxis, a certainement accru la passion qu’il nourrissait pour ces « drĂ´les de machines Â».

A son retour à Pietra, Cecce Castelli continuera d’exprimer son engouement pour la mécanique. Il fut employé comme responsable du téléphérique, qui reliait Pietra depuis l’actuelle propriété de Louis Savignoni, jusqu’à la route de Cervione.

Dans les annĂ©es 1920, lorsque Toto le fils ainĂ©, fut en âge de conduire, il achetèrent leur première voiture, Pierre et Toussaint en achetèrent une Ă  leur tour, un peu plus tard.

C’est ainsi que fut créée l’entreprise de transport Castelli.

La flotte des vĂ©hicules fut complĂ©tĂ©e par un car, lorsqu’au dĂ©but des annĂ©es 30, les poids lourds auront Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  emprunter la route du village. Cette acquisition permit aux PiĂ©trolais, comme aux habitants des villages environnants, de se rendre plus aisĂ©ment Ă  Bastia, le service Ă©tant assurĂ© trois fois par semaine.  

Pendant près d’un demi-siècle, l’entreprise Castelli allait faciliter le dĂ©placement des personnes, en mĂŞme temps que l’acheminement des marchandises, qui se faisaient jusqu’alors le plus souvent par traction animale, et l’on peut dire qu’elle fut de la sorte, Ă  une Ă©poque oĂą les communications Ă©taient encore très prĂ©caires dans les petits villages de montagne, le poumon de notre microrĂ©gion.    

En 1943, un épisode dramatique de la guerre, le bombardement par les allemands de la ligne ferroviaire qui reliait Bastia à la plaine orientale, donna par la force des choses, un nouvel essor à l’entreprise de transport.

Le car allait devoir compenser cette disparition, par une activité plus intense, dans un environnement qui n’était pas favorable. Dans cette première partie du 20e siècle, le transport des passagers par voie terrestre sur des routes de montagne à peine carrossables, avec des véhicules qui n’avaient pas la fiabilité que nous connaissons aujourd’hui, n’était pas comme l’on peut s’en douter chose aisée. Chaque voyage était pour le conducteur une épreuve, avec la crainte d’un incident mécanique, d’un pneu crevé, ou de dégâts affectant la chaussée.

C’est de Pietra que le car partait. Il se remplissait au fur et à mesure de sa descente sur la plaine. Le voyage s’effectuait dans le meilleur esprit, le conducteur s’arrêtant à la demande, en tant que de besoin, sans que les autres passagers ne trouvent rien à redire. De la sorte, pour l’aller comme pour le retour, il fallait bien compter quatre heures en moyenne pour effectuer le trajet.

ArrivĂ© Ă  Bastia, le car stationnait avenue Carnot chez les Grimaldi. C’était le moment oĂą le conducteur du car devait faire  les commissions, que les gens lui avaient confiĂ©es. Une commande chez un commerçant, une pièce pour une machine, un outil particulier que l’on ne trouvait pas sur place, un colis Ă  livrer, ce service constituant comme on s’en doute un vĂ©ritable pensum.

On repartait de Bastia vers 16 heures, pour une arrivée programmée au village autour des 20 heures, avec toujours de nombreux arrêts, pour toutes sortes de motifs et aussi bien sûr, pour faire descendre les passagers, au fur et à mesure qu’ils étaient rendus, au plus près de chez eux.

Ceux qui allaient jusqu’à Pietra étaient déposés au Muntichiu, devant la maison Battesti.

L’arrivée du car qui revenait de Bastia, était toujours une attraction qui attirait pas mal de monde.

On venait attendre le car pour accueillir des parents ou des amis, pour réceptionner ses commissions, ou tout simplement par pure distraction, savoir qui arrivait, avoir le plaisir de rencontrer des connaissances que l’on n’avait pas revues depuis longtemps ou pour recueillir les dernières nouvelles.

Outre cette fonction éminemment utilitaire, le transport au chef-lieu d’arrondissement, il est arrivé que le car soit utilisé l’été pour transporter les adeptes des bains de mer sur les plages, acte annonciateur des formidables migrations estivales que nous connaissons aujourd’hui.

  

 

La prairie des années 50

L’entreprise qui possĂ©dait depuis le dĂ©but de sa crĂ©ation des voitures lĂ©gères pour les activitĂ©s de louage et de taxi, allait acquĂ©rir au dĂ©but des annĂ©es 50, vraisemblablement pour remplacer les anciennes, une puis deux voitures « Prairie Â», sortes de grosses camionnettes rustiques de marque Renault, qui ne manquaient toutefois pas d’un certain charme.

On raconte qu’une année d’élection, une Prairie avait été réservée pour aller à Poretta chercher des électeurs qui étaient venus du continent pour voter. Mais ce jour-là, ce véhicule pourtant fidèle et régulièrement révisé ne devait pas démarrer.

On se rendit compte que des mains malveillantes avaient mis du sucre dans le rĂ©servoir d’essence ! Le transport eut tout de mĂŞme lieu avec d’autres vĂ©hicules et les Ă©lecteurs purent voter…

Autre anecdote. En période de fêtes de village, les Castelli avaient pour habitude de conduire la jeunesse piétrolaise aux bals des alentours. La Prairie était chargée de tous ceux qui voulaient s’y rendre, on finissait toujours par y trouver une place.

Celui des Castelli qui les accompagnait, attendait toute la nuit, conversant avec des amis de rencontre au comptoir de la fĂŞte, que ses passagers manifestent le dĂ©sir de retourner au village, le plus souvent au petit matin. Personne de ceux qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de ce service, ne se souvient d’avoir payĂ© quoique ce soit, en revanche, tous se rappellent qu’il n’était pas rare que le conducteur offre un verre Ă  ses jeunes passagers d’un soir. D’une façon plus gĂ©nĂ©rale, on sait bien que ceux qui n’auraient pas eu les moyens de s’acquitter du montant du prix du billet, auraient pu tout de mĂŞme voyager, en payant « plus tard Â»â€¦

Pourtant, l’achat des véhicules, leur entretien, les frais de fonctionnement, devaient rendre difficile l’équilibre du budget d’une petite entreprise de transport d’un village de montagne.

Comme bien d’autres mĂ©tiers, les transports Castelli disparurent dans les annĂ©es 60 avec la multiplication des voitures personnelles.      

(1)Toto, marié avec Letizia née Massoni, de leur union sont issues Antoinette mariée Orsini et Françoise.

(2)Pierre, marié avec Mimi Vinciguerra , de leur union sont issus, Adrien et Anne-Marie.

(3)Toussaint, marié avec Anna née Castellani, de leur union sont issues marie France et Jeanne.

*Merci à tous ceux qui ont permis à la commune de Pietra di Verde de rendre hommage à la famille Castelli qui a donné aux générations de la première partie du 20e siècle de notre village un confort de vie qui doit-être apprécié à sa juste valeur.

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