Le moulin à céréales

Lorsqu’il fut nommé président de la Mission interministérielle pour le développement économique de la Corse en 1981, André Nicolaï décida de créer dans son village de Pietra di Verde, un moulin pour transformer en farine, les céréales destinées à l’alimentation du bétail.

Malheureusement, très vite, au bout de moins de deux années, tant pour des raisons économiques que de gestion, l’affaire périclita et le moulin, propriété de la commune, une fois les machines enlevées, allait devenir un hangar à usage de débarras.

L’ancien moulin, constitué par quatre murs en parpaings et un toit en éverite, qui n’a rien à voir avec le moulin chanté par Charles Rocchi*, allait nourrir tous les fantasmes.

Au gré de l’imagination des uns ou des autres, il fut tour à tour boîte de nuit, logement social, salle des fêtes, salle de sport…

C’est en 2011 que Jules Martinetti maire de Pietra di Verde de 2008 à 2014, prit l’initiative d’un projet visant à en faire un gîte d’étape. Il confia à cette fin une étude au cabinet Alpha Architecture de Corte, pour le transformer en un attrayant lieu d’hébergement pour les randonneurs ou les promeneurs qui viendraient admirer notre belle région de Pietra.

Tel que conçu, il n’aurait plus rien eu à voir avec la méchante bâtisse que nous connaissons. Il aurait consisté en l’édification de deux élégants corps de bâtiments d’une superficie totale de 488 mètres carrés, avec 402 mètres carrés de surface habitable, 9 chambres pouvant accueillir 24 personnes, sans oublier un logement de 54, 70 m2, réservé à l’exploitant, qui aurait été chargé de la gestion de l’ensemble (accueil, administration, entretien…)

Le tout, pour un prix dont l’évaluation fut fixée en février 2012 à 948 839 € TTC, soit près d’un million d’euros. Quand on sait que la réfection totale de la RD17 depuis le croisement d’Alistro à la sortie de Pietra a été évaluée en 2015 à 1, 7 millions d’Euros, on se rend compte de l’importance du projet.  

Le projet Martinetti

Un projet somptueux, dont les piétrolais ont pu pendant longtemps admirer l’ébauche affichée dans la salle de la mairie, mais qui malheureusement ne passera jamais au stade de l’exécution, peut-être que la mariée était trop belle.

L’étude terminée en février 2012, au mois de mars de la même année, le maire adressa le travail du cabinet d’architectes au président de la communauté de communes de l’Oriente, en lui demandant de bien vouloir « porter et faire évoluer » le projet.

Ce dernier devait alors saisir l’Agence du Tourisme de la Corse, afin qu’elle lui donne son sentiment sur les perspectives de sa réalisation et pour savoir si elle était en mesure de lui apporter son soutien financier.

Peu de temps après, l’Agence du tourisme devait répondre comme suit : « Un projet de cette envergure et de cette ambition n’était concevable que précédé par une solide phase d’ingénierie avec mise en perspective d’un descriptif technique détaillé des tracés des itinéraires, le chiffrage des travaux pour les réaliser, la conception des étapes, le chiffrage de l’hébergement, une garantie de la fiabilité du projet dans son ensemble sur le long terme, ainsi que les conditions dans lesquelles seront gérées les structures d’hébergement. » 

En clair, l’Agence du tourisme, indiquait que pour qu’elle le soutienne, le projet ne pouvait se réduire en la construction d’une structure d’hébergement. Ce devait être tout d’abord la création et l’aménagement d’infrastructures (chemins de randonnée, sentiers..), suffisamment intéressantes et attrayantes pour conduire randonneurs et promeneurs à venir les utiliser, en même temps que le gîte d’étape, afin que soit assurée la rentabilité de l’opération, tant au plan touristique que d’un point de vue financier.

Se pose aussi selon l’Agence, la question de la fiabilité du projet « dans son ensemble » et sur le long terme, afin que les fonds alloués, dont l’objet est le développement touristique, ne soient pas utilisés pour financer des projets immobiliers.

L’Agence du tourisme précisait qu’en toute hypothèse, le financement éventuel serait de la compétence du Pôle Touristique de la côte orientale qui n’existe plus et « cela vous empêche d’accéder à ce type de financement ». A l’heure actuelle nous croyons savoir que le pôle n’a toujours pas été réactivé.

Jules Martinetti

Fin novembre, Prunelli aura atteint le tonnage sur lequel un accord avait été conclu entre les différentes parties au début de l’été. Tallone et Viggianello étant désormais totalement hermétiques à tout apport extérieur, le problème de la destination de nos déchets...

S. Medori, C. Castagnoli et J. Muller

Le collectif « Zeru Frazu », zéro déchet, qui regroupe en Corse, un certain nombre d’associations engagées dans la lutte pour le respect de l’environnement et qui fait partie d’un mouvement qui trouve des adeptes en France et en Europe, a tenu à l’école de Bravone, le mercredi 21 octobre à 18 heures, une réunion publique d’information, à laquelle étaient conviées les communes de la Communauté de l’Oriente. La commune de Pietra di Verde était représentée par Danièle Savignoni et Gérard Pancrazi.

Une partie de l'assistance

La réunion s’est déroulée, en présence d’une soixantaine de personnes, maires, représentants des communes, particuliers, sous la présidence du maire de Linguizetta M. Séverin Medori, avec Mme Colette Castagnoli du collectif Corse contre l’incinération.

C’est Jacques Muller, ancien sénateur et membre de « la mission commune d’information sur le traitement des déchets » proche de « Zeru Frazu » qui est intervenu et a exposé l’expérience du syndicat mixte Thann-Cernay en Alsace, dont il fut membre, après que les collectivités adhérentes aient refusé l’incinération. 

Intervention du président du syndicat mixte Thann Cernay (photo DS)

Le SYVADEC a tenu jeudi 15 octobre à partir de 10 heures, dans le cadre de ses rencontres d’adhérents, une réunion qui a eu lieu à Corte sous la présidence de François TATTI.

La commune de Pietra di Verde était représentée par Danièle Savignoni et Jean-Claude Valtin. Peu de représentants des adhérents, une trentaine de participants en tout avec les intervenants extérieurs et les membres du SYVADEC, ce qui n’est pas un bon signe.

Toutes les maisons ne s’y prêtent pas, et il est parfois nécessaire de crépir. Nous ne jetterons donc pas la pierre (sans jeu de mot) à ceux qui n’ont pu conserver en apparent, les pierres de leur vieille maison. Mais lorsque ce choix est fait, on ne doit pas...